On pourrait voir dans « Anora » une relecture actuelle du mythe du prince charmant. Le film serait alors un conte moderne, mais à quelle destination ? De très jeunes femmes, ou de femmes naïves, américaines ? Parce en France je crois qu’on était au courant (enfin normalement ..).
Parce que bon : aimer faire la fête avec un mec riche, le fait qu’il kiffe coucher avec toi, s’être fait offrir un gros diams et même avoir signé en adultes consentants un contrat de mariage avec lui (à son initiative), ne fait pas un couple réciproquement sincère, solide et durable. Merci Sean Baker ..
De la descente aux enfers de cette malheureuse héroïne, une idée intéressante : le fait qu’elle sache parfaitement être un objet de désir, tout en ignorant ce que peut être un regard sincère et bienveillant porté sur elle.
Pourtant, si le film « Starlet » (2012) visait plutôt à humaniser une star de porno, celui-ci utilise plutôt la figure marginale de l’escort girl pour pointer du doigt, plus largement, les (soi-disant) attentes féminines en matière de relations amoureuses hétérosexuelles, et cette idée me dérange (toutes des putes wesh !).
Bref : le propos d’Anora n’est pas franchement révolutionnaire, même si bien construit ..
Autrement, Baker est un bon réalisateur : il réussit le pari de faire d’une histoire horrible, une comédie enlevée, drôle. Il ne verse jamais dans le sentimentalisme et vient relever le coup du sort d’une vanne. On rentre très vite dans le film, et on ne s’ennuie pas (heureusement).
Le meilleur film Cannes 24 reste Les Graines du figuier sauvage ..
AP UGC Ciné Cité Les Halles 19/09 .