Another Happy Day par Hugo Harnois
Si les américains sont les maîtres des blockbusters et autres superproductions, ils excellent aussi dans les films indépendants sur la famille et la société. Après les Little Miss Sunchine, Juno, Sunchine Cleaning, ou encore plus récemment The Descendants, voilà qui arrive dans cette catégorie Another Happy Day.
Alors que toute la famille se retrouve pour célébrer le mariage du fils aîné de Lynn, les disputes et les règlements de compte vont quelque peu perturber ce week-end à priori festif. Il y en a ici pour tous les goûts, de l'adolescent drogué habitué aux maisons de cure, à la jeune femme mal dans sa peau se scarifiant les bras, en passant par les tantes toutes plus commères les unes que les autres. On le comprend vite, Sam Levinson peint un tableau de personnages dramatiques afin de décrire une famille qui, en définitive, ressemble à beaucoup d'autres.
Avec un humour noir et des répliques aiguisées telles une lame de couteau, il arrive à nous éclairer sur la détresse de ces individus, mais aussi sur leur capacité à blesser les personnes qu'ils aiment le plus. Jamais dramatique mais toujours percutant, l'intensité du récit progresse peu à peu jusqu'à atteindre son paroxysme pour finalement, vous piquer là où ça fait mal. On pourrait néanmoins reprocher à Levinson d'appuyer trop fort avec son pinceau sur certains caractères : si on assemble la mentalité de chaque membre de cette famille, on se rend compte que le bilan n'est pas bien positif.
Mais ne nous arrêtons pas là et soulignons la performance des acteurs qui rendent la part belle à ces protagonistes hauts en couleurs. Un nom restera dans les mémoires, celui d'Ezra Miller (We need to talk about Kevin) qui confirme son talent de jeune comédien et peut promettre à une grande carrière s'il continue sur cette voie. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.