L'apocalypse c'est maintenant (Au cas où on aurait pas comprit)

(Spoiler)



  • Capitaine Willard au rapport !


Racontez nous Capitaine, que s'est-il passé ?



  • J'ai vu des horreurs, j'ai vu des choses qui ont fait remettre ma volonté et mes principes en questions. Ce que je vais vous conter là, ce n'est pas qu'une simple aventure, non, c'est beaucoup plus complexe.


Développez s'il vous plait.



  • On m'a d'abord donné une mission, une mission de la plus haute importance, top secrète, je ne devais, en aucun cas, en parler avec qui que ce soit. Je devais me rendre au Cambodge afin d'exécuter le colonel Kurtz, un homme qui au premier abord était plus que respectable, ce type là était bon en tout, alors pourquoi voulaient-ils le tuer ?


Pourquoi ?



  • Parce qu'ils estimaient qu'il était devenu fou, et qu'il avait recourt à des méthodes plus que douteuses, malsaines. Seulement...


Que se passe-t-il Capitaine ?



  • Je suis devenu fasciné par le colonel. Je ne comprenais pas qu'on veuille le tuer, il était pourtant exemplaire, qu'est-ce qui, du jour au lendemain avait fait changé son comportement ? Il devait bien y avoir une logique derrière tout ça. Plus je recevais d'informations sur lui, plus je le comprenais. Ou du moins, je pensais le comprendre.


Etiez-vous accompagné dans votre mission ?



  • Il y avait ces types, un patrouilleur et son équipage, j'étais avec eux, ils avaient pour mission de me transporter là où je leur demandais. Chef Phillips, le patrouilleur, un homme qui tenait à tous les membres de son équipe, mais surtout à Tyrone, qu'il appelait "petit frère" malheureusement, Phillips est mort d'une flèche planté dans le thorax. Tyrone, lui, était le plus jeune du navire, il n'avait que 17 ans, je me suis toujours demandé ce que ce gamin faisait sur ce putain de bateau, lui aussi est mort après une attaque alors que nous longions le fleuve à bord du bateau. Il venait de recevoir du courrier, une cassette de sa maman qu'il écoutait avant qu'on ne se fasse attaquer. On entendait les pleurs de Phillips et de chef, puis la voix de sa maman, qui lui suppliait de ne pas se prendre de balle, qu'il allait revenir et aurait de beaux cadeaux, etc. Ce gamin n'aura rien vu de sa vie, à part cette guerre. Il y avait Chef, un homme de mon âge environ, on l'appelait chef parce qu'il était saucier, il était plutôt terrifié à l'idée d'être ici. Il disait qu'il n'avait pas fait autant d'étude pour finir comme ça. La moindre de ses émotions se lisaient sur son visage, ce type était un vrai livre ouvert. Malheureusement lui aussi est mort, la tête tranchée par le colonel Kurtz.
    Et enfin il y avait Lance, un surfeur. Ce type n'a jamais vraiment peur, il est souvent trop drogué pour se rendre compte du danger qui l'environne. Pourtant, ce type doit avoir une bonne étoile, car il ne lui ai jamais rien arrivé. On s'en est sortit tous les deux.


Comment vous avez fait pour vous rendre jusqu'à lui ?



  • Nous sommes aller ensemble au Vietnam, je devais y retrouver le lieutenant-colonel William Kilgore, qui avait pour ordre, lui, de nous mener au fleuve qui nous aurait permit de remonter jusqu'au Cambodge. Mais une fois arrivé devant lui, il m'a juste ignoré. Heureusement pour moi, il connaissait Lance car le lieutenant-colonel était lui aussi un amateur de surf. Et la seule raison qui a réussi à le convaincre de gagner le territoire où il me fallait aller, c'était le surf.
    Ensuite, nous avons remonté le fleuve, avons effectué quelques arrêts afin de récupérer de l'essence pour le bateau, manger, etc. Puis nous voilà arrivé à trois au Cambodge, le repère du Colonel Kurtz et des indigènes.


Qu'avez-vous fait une fois là-bas ?



  • J'ai fais la rencontre d'un américain, un photographe, il me paraissait fou, il me parlait du Colonel comme d'un dieu qui prendrait soin de sa tribu, vénéré de tous. Je ne savais pas vraiment quoi penser des têtes posées sur les marches en pierre de ce qui lui servait d'habitation et des corps pendues quand on rentrait dans l'île. Quand on voit ça, on ne peux penser qu'à un homme fou. Et pourtant, les indigènes étaient vraiment à la merci de cet homme, comme s'ils l'idolâtraient.
    On m'a mené jusqu'à lui, les mains ligotées, et traîné dans la boue. Il s'est assis au bord de son lit, dans la pénombre je ne voyais presque pas son visage. Mais malgré ça, je remarquais que cet homme était torturé. Il m'a enfermé, mais pas tué, il comptait faire quelque chose de moi, m'avait dit le photographe. Le Colonel m'a balancé le crâne de Chef sur les genoux, sans un mot, alors que j'étais horrifié. Après cela j'ai presque sombré dans une sorte de soumission. Il m'avait laissé en liberté, j'étais libre, et pourtant, je n'arrivais pas à mener ma mission à sa fin.


Comment avez-vous fait alors ?



  • Il voulez mourir debout, en homme, je l'avais compris alors j'ai eu la déclic, un soir. Je me suis faufiler jusqu'à lui. Il était seul comme s'il attendait le moment fatidique, alors que tout le monde dehors fêtaient. Je l'ai tué, de plusieurs coups de machettes, il n'a même pas protester. Et il a chuchoter ce mot à répétition... ce mot qui me hante encore maintenant "horreur, horreur, horreur".


Qu'avez-vous fait ensuite ?



  • Je suis parti, avec Lance. Les indigènes se prosternaient tous sur notre passage.
    Moi qui avant rêvait de repartir en mission car ma vie en dehors de ça était catastrophique, je prie maintenant pour ne plus avoir à refaire ce genre de missions.





Mon avis



Je me suis lancé hier soir parce que j'avais envie de regarder un film de guerre. Beaucoup de mes amis me l'avaient recommandé, mon père aussi, alors je me suis dis "pourquoi pas ce soir ?".


Rien qu'avec la première scène je savais que j'allais aimer. Y'a une ambiance dans ce film. Incroyable.
Au début, on dirait presque qu'on essaye d'embellir la guerre, de la rendre ridicule, en écoutant de la musique, en voulant faire du surf en pleine bataille,...
Puis finalement ça devient un peu plus sérieux, mais ce n'est plus vraiment un combat contre autrui, mais plutôt contre soi-même "Que dois-je faire ? Que suis-je censé faire ?".
Ce qui est dingue c'est qu'on remarque que plus on avance dans le film et plus les personnages sombrent dans la "folie". Même l'environnement devient de plus en plus fou, plus sombre. L'histoire me plait. La destruction mentale se ressent clairement à la fin. Ces hommes-là sont brisés à jamais.


Le questionnement perpétuel "Ai-je vraiment envie de le faire ?", envie non, mais le devoir oui. Le devoir est-il plus fort que l'envie ? L'ordre était clair, il fallait tuer cette homme, mais ce qui a été plus fort que cet ordre là, ça ne serait pas plutôt la détresse de l'homme qu'il devait tuer ? Finalement la question ne se posait plus "Je dois le tuer, qui qu'il soit, je dois le libérer de sa souffrance".


Il y a aussi quelque chose qui m'a un peu fait rire dans le film, c'est le fait que tuer un Américain potentiellement dangereux pose plus de problème que de tuer des innocents Vietnamiens. Les réactions tel que "Attendez ? On doit tuer un Américain ?!" alors que ça ne leur posais aucun soucis (un peu de chagrin quand même mais la gâchette était peut-être un peu trop facile) de tuer de simple paysans Vietnamiens qui cherchaient à cacher un pauvre petit chiot.


Et enfin, une autre chose qui m'a marqué et que j'ai beaucoup aimé, c'est que le visage du Colonel Kurtz était souvent caché par cette espèce de noirceur ambiante, qu'on ne voyait, qu'on ne devinait qu'une partie de son visage. Le regard vide, la monotonie dans ses paroles alors qu'il racontait quelque chose qui lui renvoyé l'horreur d'un moment passé, comme un syndrome de dissociation affective.
Il y aura juste à cet instant, avant qu'il meurt, alors qu'il est étendu sur le sol, qu'on verra son visage comme baigné de lumière et qu'on ressentira une vraie émotion de sa part, un sentiment de liberté. Sa mort, sa libération.

Enolan
9
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le 7 juin 2022

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Enolan

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