Ai découvert tardivement que le film était inspiré du roman de George Conrad "Au coeur des ténébres" qui se passe en Afrique (le long du Congo ?) au début du XXè. Stanley aurait quand même pu le signaler...
Ca n'est pas le n-ième fil dénonçant la guerre du Vietnam. C'est une sorte de parabole fantastique sur l'aveuglement collectif, tous les personnages, les soldats, les colons français (dans la version longue, comme des spectres bientôt évanouis d'une Atlantide), les indigènes, agissant sous l'empire de motivations hallucinées, mystérieuses, d'une esthétique terrifiante de la guerre et de la violence et dont les antagonismes ne sont plus ni compris, ni pensés.
Comme dans le roman, le fleuve est le fil de ce voyage, la corde du spéléologue, qui descend les spectateurs, comme les personnages sous l'emprise des chefs ou désemparés de ne pas en avoir (Au soldat qui s'acharne à descendre un viet invisible : Où est votre chef ? - C'est pas vous ?) des marges de la civilisation déjà problématique jusqu'au plus profond de la jungle où toutes les folies sont finalement sœurs, celles des nations modernes massacreuses comme celles des sectes féodales assassines.