Appaloosa par Antaine O'Donnell

Au premier abord on pourrait penser qu' Appaloosa est un western classique (un grand western classique), la réalisation est d'une très belle sobriété, les cadrages soignée ne tombant jamais dans les pièges du formalisme et de l'épure narrative. Les tonalités chromatiques sont choisis avec soins, qu'il s'agisse de l'image brune ou des costumes des personnages oscillant entre le noir pour Cole (Ed Harris) et le gris pour Hitch (Viggo Mortensen). Classique Appaloosa l'est aussi dans sa propension à se couler dans les moules du western, il respecte la plupart des codes du genre sans jamais tomber dans la caricature. L'intrigue traite encore et toujours de la lutte entre David et Goliath. Les personnages semblant venir de nulle part, sans passé et au présent plus qu'incertain. Bien évidement l'arrivé d'une jeune et jolie veuve va ébranler la complicité et l'amitié des deux héros.
Mais cet apparent classicisme est rapidement nuancé, Ed Harris ayant choisi de manière très subtile d'introduire un deuxième niveau de récit. A l'action proprement dite se greffe une peinture de l'âme humaine, à laquelle Harris accorde la même importance., Ce faisant son western devient une variation d'une grande modernité sur la compromission et la solitude.