Film Sud-américain (co-production : Argentin, Mexicain, Brésilien, Français et Américain) se passant dans la forêt tropicale. Prenant pour cadre un fond bien réel très terre à terre racontant l'expropriation de petits exploitants par la force ; ce récit contemporain s'ancre dans le western de par sa structure et les codes propres à ce genre qu'il lui empreinte, mais c'est aussi de fantastique que se teinte le film. Notamment à travers le personnage principal incarné par Gael García Bernal. Figure mystérieux, sorti de nulle part, le film par petite touche lève quelque peu le voile sur lui, mais laissant finalement aux spectateurs de décider ce qu'il est vraiment ; est-ce encore un homme? un esprit de la forêt? un fantôme? C'est au travers de l’ambiguïté de ce personnage que le fantastique est présent. Il est présent aussi au travers son rythme et son atmosphère, créant clairement des moments d’irréalités, hors du temps. Le film peut être dans une certaine mesure être rapproché à Pale Rider un autre western se teintant de fantastique, mais au cadre bien différent. La photographie est belle, la forêt tropicale est majestueuse, sublime écrin, où rode le jaguar, personnage à part entière, ombre mystique sorte d'incarnation de la nature, âme de la forêt se défendant contre l'agresseur. Le film mêlant finalement de façon très harmonieuse les deux genres, allant crescendo jusqu’à sa conclusion, relativement attendue, mais plutôt bien exécuté au travers d'une découpage permettant une très belle montée en tension. Un film du lundi, une belle aventure qui sera intriguer celui qui ne se laissera pas désarçonner par un rythme par toujours conciliant.