Luc Besson, qu’il soit réalisateur ou producteur, possède une qualité extraordinaire, celle de réussir à mettre en chantier les films dont il rêve. Avec plus ou moins de bonheur, il touche un public large et s’affirme comme l’une des personnalités marquantes du cinéma Français. Il cache aussi une âme d’ado ou la simplicité, pas le simplisme, alterne avec une volonté d’efficacité dans le résultat. Si l’on reste perplexe face à des œuvres comme « Le grand bleu » ou « Le cinquième élément », avec « Arthur » il touche sa cible. Alternant intelligemment et harmonieusement images réelles et 3D, son récit nous transporte dans un univers féerique plaisant et émouvant à la fois. Il s’appuie sur une technique très poussée et convainc son public, malgré quelques incohérences anodines. Le choix des acteurs, Freddie Highmore en tête, toujours aussi génial, Mia Farrow en grand-mère attentionnée et le casting de voix (Mylène Farmer, Alain Bashung, Marc Lavoine) tous excellents, y est pour beaucoup. Le graphisme aussi. Ses Minimoys sont adorables, la palme revenant au personnage de Maltazard franchement inquiétant. Avant sa sortie officielle, le film avait déjà cumulé plus de 50.000 entrées sur les avants premières. Il ne faut pas être un grand devin pour penser qu’il en fera cent plus. Ce film le mérite amplement, par ses vertus divertissantes et son côté très « sain » s’opposant à l’image d’un monde en souffrance par l’individualisme et l’égoïsme forcené.