Le titre du film est à lui seul d’une musicalité presque entêtante, et il est de ces titres qui marquent sans même savoir ce qui se cache derrière.
Le début est d’ailleurs tout aussi prometteur: des plans soignés, un soucis du détail, des personnages qu’on veut connaitre, un noir et blanc qui nous épargne le vieillissement prématuré des couleurs, et cette sonorité toujours présente.
Le son est partout: dans la musique évidemment mémorable, dans les bruitages plus ou moins inspirés, dans les voix, et surtout celle de Jeanne Moreau qui vient littéralement habiter le film.
L’histoire est assez rocambolesque pour tenir le spectateur en éveil: on sent la plupart des rebondissements, on imagine la portée de certains actes, mais jamais on n’envisage à quel point tout ça va venir s’emboiter.
Certains passages sont magnifiques: Jeanne Moreau errant des les rues, sous la pluie, rehaussée par la musique, Tavernier seul dans sa prison d’un soir...
Indéniablement, ascenseur pour l’échafaud mérite qu’on s’y attarde.
Et pourtant, si j’imagine parfaitement les états d’âme des différents protagonistes, j’ai eu du mal à me sentir réellement impliquée, j’ai trouvé l’ensemble très froid, à l’image de Jeanne Moreau trop guindée et coincée dans son costume de “Madame”.
Paradoxalement le film est plein de classe et de qualités, mais pas celle de m’émouvoir.
Ca fait un peu mal de ne mettre que 7 à autant de bons points (surtout si je le compare aux notes décernées dernièrement), mais les points manquant sont réellement ceux du cœur.