Passé les adaptations ultra couillonnes de jeux vidéos mongolos, Uwe Boll s'est attaqué à un autre sous-genre cinématographique: le massacre de masse.

Débutant avec Postal (qui est en fait aussi une adaptation de jeu vidéo), le réalisateur allemand a, par la suite, tourné Rampage, où un homme, bourré de frustration, se commandait du matos de guerre pour aller dézinguer du passant à tout va. Ici, on entre plus ou moins dans le même schéma avec un brave travailleur qui perdra tout en très peu de temps, à cause des méchants banquiers de Wall Street qui ont provoqués la crise, conduisant, in fine, au suicide de sa cancéreuse de femme, puis à un gros pétage de plomb qui lui fera reprendre les armes.

Une fois toute la situation exposée (une putain d'heure pour y arriver quand même, durant laquelle on se farcit tous les lieux communs de la misère financière de l'américain moyen), le réalisateur-boxeur prend enfin la peine de délivrer ce qu'on attend de lui: un massacre. D'une stupidité absolue, le film suit alors l'éradication au fusil d'assaut de boursiers en costards, dans le seul but de satisfaire la soif de sang du spectateur suffisamment imbécile pour s'attacher à ce gros dégénéré.

Au delà du film facho, Assault on Wall Street est un film irresponsable, qui glorifie le massacre de masse commis par un personnage caricatural, tout cela à une époque où ce genre de drames ont lieu trop souvent. On est en pleine naïveté de la rage et de la frustration, où Boll tente de nous convaincre que prendre les armes reste une solution comme une autre pour régler ce problème de crise financière.

Parce que même si l'on fait abstraction de la bêtise abyssale du machin, le 3ème acte vengeur ne délivre même pas le quota d'action attendu (on est à des km de ce que promet l'affiche), se contentant de montrer ce veau de Dominic Purcell tirer depuis un parking sur quelques mecs en costard, avant d'aller défoncer celui qu'il tient pour responsable de sa situation.

Enfin bon, c'est probablement l'un des films les plus inconscients que j'ai vu depuis longtemps, ce qui a pour effet de le rendre, malgré lui, fascinant (on y croise quelques têtes connues et des gens ont été d'accord de mettre de l'argent pour financer une histoire pareille). Boll confirme, une fois de plus, son statut de réalisateur se complaisant dans la bêtise crasse, plus proche du white trash consanguin que du cinéaste qui tenterait de réfléchir un minimum à ce qu'il raconte. Mais c'est aussi pour cela qu'on l'aime.
Colqhoun
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le 24 juil. 2013

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Colqhoun

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