Du cinéma coréen excessif, saignant, viril, violent, désespéré avec Jung Woo-sung, flic cynique qui va vivre une véritable descente aux enfers et Hwang Jun-min en maître de ces lieux infernaux et maire sans foi ni loi au sourire terrifiant.
Je n'ai jamais entendu autant de "shibal" de ma vie de fan de cinéma coréen, ni vu autant de litres de sang déversés, de blessures par tabassages, armes blanches ou à feu.
Ne cherchez pas le réalisme ou la subtilité dans ce polar nihiliste et sans aucun espoir; ils sont aussi inexistants et seraient aussi incongrus que le soleil. La nuit semble permanente, aussi noire que les costards de ces politiciens et flics sans scrupules qui sont tous enfermés dans le même sac pour mieux s'y entretuer jusqu'au dernier. Jung Woo-sung se fait régulièrement massacrer la face, mais reste miraculeusement beau malgré son nez cassé et le sang dégoulinant.
A noter une exceptionnelle poursuite en voitures - de nuit et sous la pluie, bien sûr - aussi irréaliste que magnifiquement filmée, qui m'a rappelé par sa folie et son ambiance cauchemardesque la scène du taxi dans "J'ai rencontré le Diable". Il faut voir Jung Woo-sung, le visage ensanglanté et le regard fou, hurlant dans sa voiture qui fait des étincelles le long d'une glissière de sécurité...
Le côté too much de la violence m'a quand même parfois laissée au bord de la nausée, comme pour l'affrontement final par exemple. D'autant que le sang est, lui, plutôt réaliste.