Straight Outta Atlanta

Première et unique réalisation de Chris Robinson pour le cinéma, avec Tip Harris (TI) et Antawn Andre Patton (Big Boi), cela ressemble à un long clip hip-hop, un art dans lequel excelle ces trois-là. C'est entre autres produit par Will Smith (Fresh Prince), Dallas Austin et Tionne Watkins (T-Boz), confirmant s'il en était besoin l'influence hip-hop et rnb du projet, avec la ville d'Atlanta dont sont originaires la plupart de ces personnes.

Rashad (Tip Harris) vit avec son petit frère Ant (Evan Ross) et son oncle George (Mykelti Williamson) depuis le décès de ses parents, trois ans plus tôt. Il passe son temps avec ses trois amis Esquire (Jackie Long), Brooklyn (Albert Daniels) et Teddy (Jason Weaver). La fin de leurs années collège approche, un avenir différent s'offre à chacun d'eux. Le passage de l'adolescence à l'adulte, va se faire durant cet été à Atlanta.

ATL est l'abréviation d'Atlanta, une ville mise en compétition avec les autres grandes villes américaines et surtout New-York, la Mecque du hip-hop. On s'attend donc à la découvrir et être ébloui par de multiples plans d'une métropole rarement mise en avant au cinéma. Ce ne sera pas le cas, le film se contentant d'évoluer dans peu d'endroits. Un budget trop serré ? Une absence d'autorisation ? Ou tout simplement un manque d'ambition ? Un peu de tout ça à la fois, avec la caméra de Chris Robinson ne faisant pas vraiment preuve d'originalité, en reproduisant les mêmes plans vus et revus dans les clips hip-hop. Une des trames de l'histoire est une compétition de rollers dans un lieu branché où tout les jeunes de banlieue se rejoignent le vendredi soir. Cela va deux secondes, vu que c'est vite répétitif et ennuyeux. Puis on a vu bien mieux avec le clip de Faith Evans "Love Like This" où des rollers évoluent dans un décor kitsch et clinquant.

En fait, le film n'a pas vraiment de ligne directrice. Rashad tombe amoureux de New New (Lauren London), son ex jure de se venger et puis.... rien. Son petit frère Ant, joue au dealer pour Marcus (Antawn Andre Patton) et puis.... pas grand chose. La compétition de rollers ? On oublie. Esquire a besoin d'une lettre de recommandation pour accéder à la prestigieuse université de la ville. Il va faire la connaissance de John Garnett (Keith David) et puis.... bon là, il va se passer un truc, mais je ne vais pas tout dévoiler, un peu de suspense, mais vraiment un peu. Il y a d'autres petites histoires dans cette pas du tout grande histoire.
C'est très classique, cela ressemble plus à une série où l'on aurait collé chaque épisode l'un après l'autre pour en faire un semblant de film. C'est inoffensif, il y a des sourires, des baisers, de la buée, des regards pas très gentils, du mensonge, du nettoyage de bureau, du patinage (évidemment), etc.... rien de bien vraiment passionnant. Les tentatives d'humour sont plutôt foireuses, comme le côté dramatique. Le jeu des acteurs, comme la réalisation n'aide pas vraiment. Son côté vidéoclip étant accentué par une bande son balançant en permanence un nouveau son. On a l'impression d'être dans un club, mais avec du son soft, pas de hardcore ici, on reste dans le politiquement très correct. Ce n'est ni un drame social, ni une comédie mais plutôt un teenage movie hip-hop.

Un film sympathique, qui s'oublie rapidement. Moins indigeste que Belly d'Hype Williams avec Nas, DMX, Method Man et T-Boz. Cela démontre surtout le fossé qui existe entre la réalisation d'un clip et d'un film, Chris Robinson ne réussit pas le grand écart. Tip Harris s'en sort plutôt bien et va se retrouver dans American Gangster, Arnaque à la carte ou Ant-man en second rôle plutôt solide.