Avec Atlantis c'est un peu le melting pot de l'océan que nous présente ici Luc Besson. Découpé en plusieurs séquences de vie et d'émotions, ce projet ambitieux dans lequel il s'est lancé en 1991 n'était pas gagné d'avance. Et pour cause, regarder avec attention et parcimonie un film d'1h30, bercé par la musique d'Eric Serra, il fallait le vouloir!

Mais alors, pourquoi lui avoir mit 6 ? Outre le fait que ce film ait très mal vieillit et qu'un petit coup de bluray ne lui ferait pas de mal, outre l'effet bleu délavé uniforme et sale sans aucun charme qui berce le film et casse en deux la beauté des fonds marins et de ses petits (voir gros) habitants et enfin outre le fait que la musique d'Eric Serra ne colle parfois ni aux noms des séquences filmées ni aux émotions que Besson veux faire passer, bref, en un mot, OUTRE l'effet amateur, on a une vraie orchéstration au niveau du découpage.

C'est à dire ? C'est à dire que chaque partie de ce film constitue à lui seul un court métrage lié à une émotion ou à un domaine précis. Atlantis est en effet bien loin d'être un documentaire animalier. Le film est rythmé par les différentes scènes de vie qui nous sont proposées mais il reste, cependant, assez long à se lancer et ce n'est que vers la fin qu'on atteint vraiment quelque chose qui relève du merveilleux, qu'on attendait depuis 3/4 d'heure et qui malheureusement, arrive trop tard et ne dure pas assez longtemps.

Voici un listing de mes séquences préférées ou j'ai trouvé qu'à la fois le titre, la musique et l'extrait collaient à merveille, enjoy ! :

Le Jeu : c'est la première partie la plus active que Besson nous offre et on s'en délecte, c'est complètement dément, gogol, drôle, on aimerait que ça dure plus longtemps!
L'Opéra : à mes yeux cette séquence est parfaite. C'est un vrai ballet aquatique autour duquel s'organise une mise en scène théâtrale imparable. La séquence commence par des murmures, comme des gens qui sont en train de prendre place, puis se finit par des applaudissements et le bruit des gens qui sortent. Cette mise en scène fait de nous les spectateurs directs d'un opéra qui s'opère devant nos yeux, avant que la carpe ne disparaisse dans les noirceurs de l'océan et que le rideau ne tombe, perfect!
La Nuit : partie très attendue et petite déception, la fin relève un peu le tout avec le couple d'orques et le couple de béluga. Joli, mais trop bref.
La Tendresse : ce passage est juste sublime. Moi qui suis déjà fan d'orques et de béluga, j'ai été vraiment enchantée de voir les lamantins! On les voit en train de nager, on en vient même à faire parti de leur environnement, on les entend manger, Besson joue sur le son, le jeu, le geste (même si ce ne sont que des animaux ils sont très expressifs). Très beau passage.
L'amour : ça peut paraître ridicule mais ce passage m'a fait penser au mythe fusionnel d'Adam et Ève avec les serpents d'eau.
La Haine : les requins sont, une fois de plus, stéréotypés mais malheureusement ils représentent bien ici les idées noires qui nous préoccupent et le fait qu'on chasse les petits poissons, les lueurs d'espoir, et qu'on se laisse 'dévorer' de manière aveugle par la haine.

En fait, ce n'est qu'à la fin que le film se détache de son côté brouillon pour nous donner une autre vision du monde marin. Ce film, chargé de symbolisme, rejoint aussi des questions plus graves : dans La Naissance, Besson touche au cercle de la vie, à la lumière, signe de pureté dans un chaos environnant. La base des glaciers filmés sous l'eau représente la base de toute existence, là ou tout commence, dans le chaos, et le froid (la glace). Il n'y a pas de vie animale, juste l'eau, l'eau qui représente dans la religion chrétienne la renaissance, cette dernière image est très forte. Enfin, le film finit comme il a commencé, avec juste l'image en plus du jet, fin assez ironique voir chargée d'amertume.


Comparé à ce qui est fait de nos jours, il était sûr que mes attentes sur ce film seraient faussées par avance. Ce qui avait pu être grandiose en 91, ne représente pour moi, en 2011, qu'un film d'amateur, un travail un peu brouillon d'une idée brillantissime qui aurait pu être mieux développée. Petit problème intergénérationnel ou pas, ce film est beau mais reste moyen, Besson n'a, une fois de plus, pas exploiter à fond ses idées, dommage.
JuLa
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le 17 nov. 2011

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La Pause Thé

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