Comme de coutûme... Plus c'est improbable, plus le message est caché, plus il est important.
Almodovar TRAVAILLE à ce que le spectateur pense "c'est impossible qu'elle réagisse ainsi" pour mieux lui foutre ses certitudes dans la gueule plus tard. Pour moi, c'est une suite à Matador.
Que les gens qui trouvent tout malsain et s'offusquent de voir certaines formes de désir à l'écran passent leur chemin. Honnêtement, je vous vois dans les critiques négatives, vous vous êtes perdus je crois retournez dans la section marvel.
Néanmoins, c'est tout de même moins bien composé que Matador, c'est pas un "tableau" comme pouvait l'être Matador, ou bien si c'en est un c'est un Picasso pas un Hooper et c'est sacrément le bordel, empilant métaphore sur métaphore et symbole sur symbole tout en maintenant les dialogues au strict minimum - une sorte de répétition lancinante des mêmes thèmes et tirades, accompagnant cette idée Almodovarienne récurrente que tout ce dont on parvient à parler finira bien par s'arranger... peut être.
Sans vouloir spoiler quiconque, je dirais simplement que le final est a mon sens fort mal interprété par nombres de critiques sur ce site. Ceux qui pensent qu'Almodovar insulte les femmes ou fait preuve de sexisme avec ce film (oui, y'en a qui pensent ca), je vous invite à réfléchir à ce que la fin IMPLIQUE en tant que symbole, COMMENT on en vient à finir comme ça et quels MECHANISMES sociaux la rendent possible.
Et puis jetez un oeil sur le dernier regard que Victoria Abril lance, tout à la fin, presque face caméra.
Une fort étrange comédie.