Jack Palance, roquettes, et la guerre qui tous les tue (c'est vraiment pas des salades)
Des deux Aldrich-Palance-1955/56, "Attaque !" m'a plus plu que "Le grand couteau". Faut dire que mon Jack y est plus à l'aise. Bob aussi. Et en plus y a mon Lee !
Vous connaissez tous l'histoire : deuxième guerre mondiale, l'affrontement entre deux officiers : le capitaine Cooney, couard, et le lieutenant Costa, costaud.
Bon, ce qui me gêne un petit peu (oh, grande surprise) c'est la lourdeur de l'ensemble. On sait qu'Aldrich n'a pas exactement l'habitude de donner dans la finesse mais c'est pas pour autant, malgré la dose de crasse parfois assez intéressante qu'il met, qu'il tombe dans l'épaisseur. Ici c'est bien épais, quand même, avec une culmination lors de la scène où on découvre (façon de parler, hein, parce que c'était tellement gros) pourquoi Cooney est comme il est.
Bon, c'est un peu cheap aussi, mais ça je ne lui en tiens absolument pas rigueur, à Bob, surtout qu'en fait c'est assez impressionnant comment il s'en sort, avec un si petit budget, seulement un mois de tournage, tout ça sur un parking derrière les studios RKO, et quasiment que t'chi en équipement militaire, à part deux tanks qu'il a dû acheter ou louer. Ben oui parce l'armée, passées trois lignes du script, n'a absolument pas voulu coopérer tellement c'était sale.
Mais alors très, très sale, entre les membres écrasés, les cris atroces, et surtout les prisonniers de guerre maltraités ou tués, les soldats (majoritairement couards) qui s'entretuent, ce qui se passe entre le colonel Bartlett et le capitaine Cooney, et ce qui se passa jadis avec Cooney... (Rappelons encore ici qu'on est en 1956, quand même).
Cette saleté c'est bien sûr ce qui fait la force de ce film. C'est très bien, très vrai. Par contre, du coup, sans la dévoiler, après tout ça, je regrette la fin, moi...
Mais c'est vraiment pas mal, au final, et je mets ma main à couper (aaah, dégueu !) qu'il a inspiré Peckinpah ("Croix de fer"), ce film.
Et mon Jack qui s'en sort si bien.