Benjamin,père d'un garçon,et Antoine,grand-père de deux petits-enfants,doivent accompagner leurs mômes ainsi que ceux de leurs amis pour un voyage en train de Paris à Embrun.Personne n'a confiance en eux car le premier est un débile notoire et le second un irresponsable avéré.Mais ça ne fait rien,on leur confie les gosses quand même,et les deux neuneus,fidèles à leur réputation,s'arrangent pour louper le départ du convoi,laissant leur progéniture partir sans eux.Pendant que les nains,ivres de cette liberté inattendue,mettent le train à sac,le duo d'olibrius va se démener pour tenter de raccrocher les wagons.Pour son premier long-métrage ciné,le réalisateur et coscénariste Benjamin Euvrard s'inscrit dans la mode de la comédie familiale française contemporaine,genre on ne peut plus frelaté qu'il ne contribue nullement à améliorer.On suit donc un laborieux montage parallèle entre les méfaits des sales petits cons dans le train,et ceux de leurs ascendants sur la route,les seconds essayant désespérément de rejoindre les premiers.La partie ferroviaire est catastrophique,avec des gags ignoblement stupides,tandis que la poursuite des anciens réserve quelques rares moments drôles au milieu d'un océan de crétineries claquées.Rien n'a la moindre vraisemblance dans cette pauvre histoire écrite par des demeurés,pas plus la personnalité des parents que celle des enfants,pas plus la façon dont les mecs ratent le train que les rencontres qu'ils font,pas plus les comportements ineptes des uns et des autres que les miracles successifs qui sauvent la mise de cette bande de minables.Mais tout ça n'est rien en regard de la "morale" qui sous-tend le récit,sorte de glorification de la bêtise,du mensonge,de l'escroquerie,de la violence,du vandalisme et du laisser-aller éducatif,avec en point final le moment émotion censé faire passer la pilule.En outre le mépris parisianiste tourne à plein régime à travers cette galerie de portraits croisés en chemin et dépeints de la manière la plus caricaturale qui soit.En somme les vieilles sont des nymphomanes,les policiers des tocards,les contrôleurs SNCF des dépressifs dangereux,les paysans des alcooliques,ceux qui font du covoiturage des hippies végans attardés et les futurs mariés des fêtards sans limites.La France vue du showbiz de Paname,quoi.Les ritournelles déguenillées de Matthieu "Star Academy" Gonet emballent le truc et finissent de l'achever,pendant que les comédiens,piégés par les sables mouvants d'un script à vomir,pataugent comme des porcs dans une bauge.André Dussollier arbore son désormais traditionnel air de vieux con hilare,et Jérôme Commandeur se débat stérilement dans son emploi de pauvre type velléitaire.Jonathan Lambert serait pas mal si son personnage de contrôleur borderline ne servait pas que de punching-ball à une détestable marmaille,et Nils Othenin-Girard,au physique particulier,est une révélation en ado aussi mou que rusé.Marie-Julie Baup sauve sa peau en maman solo hystéro,et pour ce qui est de Léo Dussollier,son patronyme justifie plus sa présence que son jeu déficient.Les galopins sont énervants au possible,à la place de Lambert on les balancerait du train direct,et ce ne sont pas les enfants-acteurs du siècle,le pire étant cette crevure de Ferdinand Leclère,un incapable de première bourre.