Attila
Attila

Film de Emmanuel Itier (2013)

Les petits gars de chez The Asylum sont des grands malades… ou des génies, c’est selon. Chacune de leur nouvelle production possède un synopsis encore plus couillon que le précédent, arrivant à chaque fois à émoustiller l’amateur de nanar qui sommeille en chacun de nous… enfin… de quelques uns d’entre nous… enfin, de quelques grands malades dont je fais moi-même parti et qui aiment se faire du mal à mater de la bonne grosse bouse en espérant tomber sur un petit film fun qui leur fera passer un bon moment de rigolade devant du portnawak assumé. Alors, il donne quoi ce petit Attila ? Bah c’était nul, mais c’était pas si mal !

Réalisé par un bordelais expatrié aux U.S.A depuis quelques années, accessoirement correspondant à Los Angeles d’Allocine, et alignant au casting des têtes tout au plus vues dans le même genre de productions, Attila va donc nous raconter comment des militaires complètement crétins vont réveiller le fameux barbare hun en mode bourrin invincible, en nous plantant le pitch en 5 minutes top chrono, ne laissant pour le coup aucune place au mystère et au suspense qu’un grand film de… non, à vrai dire on s’en fiche éperdument de tout ça. Nous, on veut de l’acteur bas de gamme, des répliques débiles et des scènes crétines. Sur ces points là, Attila remplit don contrat haut la main, en enchainant tous les clichés qu’on peut trouver dans ce genre de film : des militaires cons comme des burnes qui n’ont aucune réaction lorsque leurs potes meurent, un héros hanté par son passé mais qui sait se ressaisir lorsque la nation est en danger, des blacks qui meurent toujours en premier parce qu’ils avaient pas à être black eux aussi, un asiatique qui fait forcément du kung fu, et contre un Attila mort-vivant, c’est assez improbable, surtout trois fois de suite ! Il faut les voir s’acharner contre ce pauvre Attila en vidant des chargeurs de balles comme des crétins alors qu’il y est complètement insensible, mais ils continuent eux, ça ne les dérange pas. Parce que le militaire il réfléchit après, looooooongtemps après.

Puis arrive toujours le moment où « Bon les gars, on n’a plus de sous pour le tournage, donc on va aller tourner au milieu d’une forêt une bonne grosse demi-heure du film. C’est pas original, mais c’est pas cher. Ah, et pour le final, on nous a dégoté une prison ainsi qu’une usine abandonnée, ça nous coutera pas un copeck ! ». Oui, parce que comme d’habitude avec The Asylum, le budget est serré serré serré, et forcément, on ressent les économies partout, à commencer par le casting comme souvent dans ce genre de production, soit très mauvais car sachant très bien qu’ils n’obtiendront aucun oscar avec ce genre de production, soit tout dans le surjeu (le docteur) car quitte à jouer dans une bouse, autant essayer de faire le couillon histoire de se marrer tout de même un bon coup.
Pour les SFX, c’est souvent la même chose. On balance quelque chose de correct au début, ici avec une scène de bataille en vue éloignée pas trop mal branlée, ainsi que quelques décors qui tiennent bien la route ; puis ça se gatte, avec des effets pyrotechniques bas de gamme que n’importe quel bidouilleur du dimanche est capable d’inclure dans son petit film de vacances avec des applications iPhone telles que Action Movie FX ou FX Guru. Vérkidique, testez les vous-mêmes, vous verrez que le résultat n’est pas si éloigné.

Pourtant, malgré deux ou trois moments un peu bavards et sans réel intérêt (nanar je veux dire), Attila est suffisamment rythmé pour ne pas ennuyer. A vrai dire, on est même plus proche de la série B d’action matinée de fantastique que de la série Z, et il n’y a pas de réel grand moment nanar… jusqu’à la révélation finale, le pourquoi du réveil de Attila. Et là, c’est ridiculement fun, surtout lorsque cette scène finale elle-même vire au n’importe quoi nous rappelant au cas où nous l’aurions oublié qu’on est bel et bien en train de regarder (ou subir) une production fun The Asylum. Mais après tout, on en a fait le choix, on savait à quoi s’attendre, c’est d’ailleurs ce qu’on en attend, et même si ce objectivement on vient de regarder 1h30 de bonne grosse daube en boite, on ne sort pas déçu car c’était tout de même rigolo.

Attila n’est certainement pas un grand cru The Asylum, mais si on aime ce genre de production mal fichu mais fun, on passe un bon moment.

Note : 3/10
Note pour ceux qui pensent que The Asylum et SyFy sont des génies : 6/10
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le 7 janv. 2014

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