A défaut d'être profondément original, Au-delà aura au moins eu la singularité de me rendre assez perplexe et finalement pas bien sûre de moi quant à la note à attribuer. Car Au-delà brasse plusieurs choses à la fois, du très bon comme du moins bon, et c'est ce qui fait sa faiblesse. Des histoires et des scènes trop inégales nuisent à la cohérence du film et à son intégrité et c'est probablement cela qui m'a laissé une drôle d'impression en sortant de la salle de cinéma.


Tout commence par un tsunami et une journaliste française plutôt célèbre emportée par les vagues d'un raz-de-marée surpuissant. L'action démarre rapidement, et on pourrait presque y croire si les effets spéciaux n'étaient pas aussi bâclés. Le bateau soulevé par les vagues au début du drame étant l'élément le plus raté de l'épisode-Indonésie mais soit, on pardonne ces négligences à Clint Eastwood pour passer à la suite.

La suite, eh bien la voilà: deux autres histoires se superposent à celle de la journaliste. Celle d'un ex-medium qui tente de mener une vie normale, et celle d'un petit garçon londonien qui a perdu son frère jumeau dans un accident. Le lien entre les personnages? La mort, et le contact avec la mort. Plutôt sinistre comme connexion, mais Au-Delà a le bon goût de ne pas tomber dans le macabre et le pathos.

Malheureusement, ce triangle de personnages intimement reliés sans qu'ils en soient bien conscients a comme un goût de déjà-vu. Et malheureusement, les histoires des trois personnages manquent de profondeur et de caractère, ce qui fait que l'on peine un peu à rentrer dans le film et à se laisser porter. Quelques maladresses scénaristiques ainsi que le manque d'approfondissement des personnages secondaires (je pense à la fille que rencontre le personnage de Matt Damon pendant un stage de cuisine) et le soufflé retombe.

Seulement voilà, n'est pas Clint Eastwood qui veut, et bien qu'ayant trouvé Au-Delà un peu en dessous de ce à quoi je m'attendais, je suis néanmoins peinée de lire autant de critiques négatives. Nul doute que le réalisateur a un peu souffert de sa notoriété et que la barre a été placée très haut. Je retiendrai, pour garder un souvenir globalement positif de ma séance cinéma, de jolies scènes avec le petit garçon anglais et un regard intéressant, plutôt pudique, sur la possibilité d'un contact avec l'au-delà, au-delà de la mort. Peut-être ne fallait-il pas trop en demander.
Museriver
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Vus au cinéma en 2011

Créée

le 26 janv. 2011

Critique lue 318 fois

Museriver

Écrit par

Critique lue 318 fois

D'autres avis sur Au-delà

Au-delà
Docteur_Jivago
6

Entre deux eaux

Marie, journaliste pour France 2, est en Thaïlande pour un reportage lorsqu'elle est victime du tsunami de 2004. Frôlant la mort, elle reprend peu à peu le court de sa vie mais s'interroge toujours...

le 14 févr. 2017

30 j'aime

14

Au-delà
guyness
3

Y a-t-il une vie (artistique) après la mort (cérébrale) ?

(Avis de recherche: Clint, vieux voisin sympathique que vous pourriez croiser avec une caméra à la main) Ben voilà. Ça faisait un petit moment qu'il s'éloignait, qu'il s'éloignait. A force, ça y est:...

le 19 juin 2011

30 j'aime

6

Au-delà
PanFr
1

La Mort lui va pas bien (du tout)

A contrario des personnages de Matt Damon et Bryce Dallas Howard, qui ouvrent la bouche dans une espèce de bukkake improbable, ouvrez grands vos oreilles car voici la pensée pénétrante de Au-Delà, le...

le 9 janv. 2011

25 j'aime

2

Du même critique

Le vent se lève
Museriver
8

Critique de Le vent se lève par Museriver

Un film très "puissant", très fort. Je n'ai rien à redire sur ses qualités techniques (très belle photographie, beau montage, maîtrise parfaite des plans et cadrages...), le film est visuellement une...

le 24 sept. 2010

7 j'aime

Orange mécanique
Museriver
7

Critique de Orange mécanique par Museriver

Un film dérangeant, pas forcément dans le mauvais sens du terme, mais assez pour que je ne prenne pas un réel plaisir à le regarder. J'ai eu l'impression de subir une agression visuelle (et parfois...

le 24 sept. 2010

7 j'aime

La Couleur des sentiments
Museriver
8

Some more pie?

Dans le Mississippi des années 60, la petite ville de Jackson n'échappe pas aux lois de la ségrégation. Dès le début le climat est annoncé: riches banlieusardes aux maisons cossues d'un côté, nounous...

le 17 août 2011

6 j'aime