Un jeune juge idéaliste arrive de Palerme dans la petite ville de Capodarso, où les injustices règnent, entre autre à cause de la présence de la Mafia qui a la mainmise sur les habitants. Il va ainsi se confronter à des bâtons dans les roues, et à la menace que fait peser l'organisation, menée ici par Passalacqua.


Au nom de la loi est le troisième film réalisé par Pietro Germi, mais aussi le premier dans l'histoire du cinéma ou la Mafia est citée, ce qui fut très courageux à l'époque. C'est aussi un drame puissant, qui flirte même avec le western, avec ces paysages à perte de vue, où le noir et blanc donne l'impression que le ciel est très bas, et où le principal moyen de locomotion est le cheval. D'une certaine manière, tout va être résumé dans les deux premières scènes, où un villageois va se faire tuer et voler ses animaux, et l'arrivée du juge à la gare qui rencontre son prédécesseur qui lui conseille de partir pendant qu'il est encore temps.


Ce juge est incarné par l'excellent Massimo Girotti, qui incarne quelqu'un de jeune mais également d'une grande droiture, dont la présence en costume et avec son chapeau en impose, car il représente quelque part la Loi, mais qui va être sans arrêt remise en cause. En particulier lors de ses confrontations avec Charles Vanel, qui joue le chef mafioso, à la présence toujours aussi forte, qui ne s'en laisse pas paraitre, mais incarne la force brute, notamment en balançant un lapin mort durant une cérémonie de mariage.
On sent que cette petite ville est comme un vase clos, qui ne tient que par l'espérance de l'ouverture prochaine de la mine, où personne ou presque ne travaille, et qui se pourrit de l'intérieur.


D'ailleurs, la fin se veut surprenante, car elle représente une sorte de crise de conscience et de courage face à la Mafia, ce qui n'était pas une gageure en 1949. En tout cas, une sacrée réussite, d'une grande noirceur, et qui montre le spectre qu'avait Pietro Germi, jusqu'à son passage à la comédie dans les années 1960.

Boubakar
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le 11 oct. 2021

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