Ces histoires d'amour qui s'entremêlent ont à la fois un charme désuet et un côté sombre très moderne.

Loin des modèles de vertu de l'époque, l'anti-héroïne, Scarlett, sonne presque comme un anachronisme. C'est la pire connasse que j'aie pu voir au cinéma. C'est bien simple, je n'ai jamais autant insulté un personnage que pendant ce film. Une sale pimbèche trop gâtée, égoïste, manipulatrice, vénale, hypocrite, exploiteuse de misère. Tous les pires défauts du genre humain sont réunis en cette personne : j'ai eu envie de lui crever les yeux et de lui arracher les tétons avec une petite pince chauffée à blanc.

On est heureux quand ce filou de Ray Butler, joué par le sensationnel Clark Gable, vient lui fermer sa grande gueule avec son charme et ses belles phrases. Ce personnage, interprété avec génie, justifie à lui seul de se farcir les trois heures et quarante minutes de ce film. Ses cheveux gominés, sa petite moustache et son sourire ironique, sa façon d'affronter toutes les situations avec classe... J'ose dire que George Abitbol est un porc vulgaire à côté de cet homme ! En tous cas, j'aimerais seulement lui arriver à la cheville...

L'image, Technicolor aux couleurs très vives, et ces arrières plans rougeâtres, donnent une identité plus qu'unique à ce film. Certains pourront juger tout ça bien kitsch, mais je trouve personnellement qu'il n'y a pas besoin de faire quelque chose de réaliste pour que ce soit beau.

Il faut toutefois se forcer à fermer les yeux sur la laideur d'actes que le film ne condamne jamais... Qu'ils soient présentés comme vicieux ou vertueux, les personnages sont d'écœurants parasites qui assoient leur fortune sur l'exploitation d'autrui. Ils sont aussi salement racistes, même si les rapports de dominants à dominé ne sont jamais contestés, et qu'aucun conflit ne surgit entre noirs et blancs.
parasaurolophus

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7

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