La dureté et la beauté du handicap

Avec Autisto, son long-métrage présenté au Festival Francophone d'Angoulême, sur un sujet très personnel, le cinéaste franco-marocain Jérôme Cohen-Olivar souhaitait "montrer l’autisme dans toute sa complexité : sa dureté, mais aussi sa beauté, sa dimension spirituelle et cette communication silencieuse qui peut exister, comme un sixième sens, entre une personne autiste et celui qui sait l’écouter." Cette intention se concrétise à l'écran par une sorte de triangle de personnages composé d'Adam, le jeune garçon autiste, Malika, sa mère, au fort caractère et souvent à bout de nerfs et, enfin, Mahmoud, un vieux gardien de cimetière dont la douceur cache un traumatisme secret. Autisto n'est pas un film confortable, il est fréquemment rude et montre parfaitement comment la société, marocaine, en l'occurrence, agit sans comprendre vraiment la différence entre handicap et maladie. Mais en même temps, sans angélisme aucun, le film contient des moments de joie et d'empathie, et même d'espoir. Au sein d'un trio d'interprètes assez exceptionnels, l'on saluera notamment le travail et la sensibilité de Loubna Abidar (Much Loved), immense dans un rôle difficile de mère-courage parfois aux portes de la folie. Elle contribue, avec les autres acteurs, à réviser tous les clichés sur l'autisme et ses conséquences sur l'environnement proche.

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le 1 sept. 2025

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