Deckard + sonny + somerset = Automata
(...) Le premier défaut d’ Autómata c’est de trop afficher ses influences.
Un climat sale et néfaste, rappelant évidemment Blade Runner (nuit, ambiance cradingue, pluie, publicités-hologrammes), mais aussi, bizarrement, le Se7en de David Fincher , par cette ambiance sombre qui révèle le désespoir d’une population en proie au crime, à la malveillance, à la violence. Le personnage principal – Jacq Vaucan (inspiré de Jacques Vaucanson, créateur d’automates au 18ème siècle) est ainsi un mélange entre Sommerset – pour sa misanthropie, et Deckard, avec qui il partage la passion pour les impers.
Un peu plus tard, un petit aspect District 9 se fait ressentir lorsque l’on observe la pauvreté bidonvillo-ghetto-esque entourant la ville. Puis de manière générale, robots + protocoles fontt directement référence au I, Robot d’Alex Proyas, visuellement, puis également dans l’utilisation des lois d’Isaac Asimov…
Au final, Autómata se voudrait métaphysique : le robot acquiert par accident la conscience ; la conscience robotique copie la conscience humaine ; le robot cherche donc à se défaire du joug humain : conflit, ouroboros… Ce concept ne parvient toutefois jamais à transcender/égaler/recopier ce qu’on a déjà pu apprécier ailleurs, notamment dans toutes les œuvres pré-cités.
Le film ne trouve ainsi jamais son propre ton, sa propre personnalité, et peine à convaincre malgré ses menues qualités.
Car malgré tout, la première partie est plutôt réussie. Une vraie atmosphère parvient à s’installer – à défaut d’une histoire passionnante :
l’ambiance générale est assez lourde et pesante, et l’histoire se suit sans déplaisir. Une intéressante première partie qui débouche sur un climax plutôt efficace, une course poursuite nocturne dynamisée par une bande son toute en beats. Sympa.
Par contre, à partir de là, le récit prend plus de place en s’illustrant paradoxalement par son absence. La dernière heure est un véritable purgatoire vide de sens, de rythme et de portée : l’action se déplace de la ville, dense et grouillante pour se diriger vers… un désert, au sens propre comme au figuré. Une métaphore du renouveau par l’exil et le recommencement – et donc le vide ; passant par un dialogue sur le respect et l’acceptation de la différence – typique des films d’IA, mais sans aucune force.
Les caractéristiques purement techniques du film sont finalement les aspects les plus « remarquables », en mal comme en bien.
La photographie du film par exemple : l’ambiance sombre de la première partie repose sur le subtil dosage entre obscurité et saturations des couleurs.
La deuxième partie fonctionne sur le même principe, mais en remplaçant l’obscurité par la lumière. Assez convaincant dans l’ensemble, et correspondant au thèmes de la liberté, de l’indépendance, de l’espoir et de la révolte.
La bande-son également, est très efficace pendant la première partie. Elle se permet même un sursaut notable, lors des scènes dynamiques ou elle se fait rythmique, composée par des beats. Mais là encore, sur la fin du film, elle change de façon assez symétrique, en devenant carrément sirupeuse. Dommage.
Retrouvez l'intégralité de notre avis à propos d' AUTÓMATA, sur Le Blog du Cinéma