This is what you want, this is what you get (bis) !

En 1977, la jeune Canadienne Dorothy Ruth Hoogtratten rencontre un connard du nom de Paul Snider.


Celui-ci n'est pas n'importe qui non plus, car c'est en fait le co-créateur des fameux Chippendales (son partenaire étant l'infect Somen "Steve" Banerjee, qui lui aussi brillera après avoir fait exécuter l'ancien chorégraphe de son groupe Chippendales...), mais aussi un maqueraux à la petite semaine, bref, une merde !


Dorothy étant déjà très sexy à ses 18 ans, Snider lui fait du gringue, lui vend du rêve et hop !, il réussit à l'emballer.


Snider étant un fan de Hugh Hefner et sa réussite via son magazine Playboy, il décide de transformer la petite Canadienne en playmate après avoir pris, puis envoyé, une grosse pelletée de photos dénudées au fameux manoir de Hefner.


Finalement, Dorothy Ruth Hoogstratten se métamorphose en Dorothy Stratten et devient Miss August 1979 et bientôt, Hefner lui présente le producteur nouveau venu Lloyd Simandl (producteur en devenir) de démarcher la Stratten car celui-ci voit le potentiel de faire un film avec la Playmate du moment en tête d'affiche, histoire de profiter de sa popularité du moment.


Le Tchèque Lloyd Simandl produit alors son premier film sous la bannière de sa nouvelle compagnie de production, North American Pictures (seul un étranger aurait pu nommer sa boite comme ça...) et embauche donc la Stratten et dirige trois scénaristes (dont deux femmes, quand même) pour lui pondre un film où il pourrait déshabiller sa star (et l'avilir à l'écran) tout en nourrissant ses propres obsessions..., et ainsi naquit Autumn Born.


Il est intéressant de noter que même si cet Autumn Born a été tourné entre le 11 août et le 03 septembre 1979, il n'est finalement sorti que dans quelques copies dans une poignée de salles miteuses et de fait, passé totalement sous les radars.

Il ne sortira en VHS que plus tard et ne sera jamais ré-édité sous quelques formes que ce soient ultérieurement.


C'est pourquoi lorsque Galaxina sortit en juin 1980, la mention "introducing DOROTHY STRATTEN" fut employé, car personne ne connaissait l'existence de Autumn Born, pourtant sorti presque un an auparavant...



LE FILM:


Sous ses airs de softcore porn (ce qu'il n'est finalement que par opportunisme de son réal), Autumn Born est en fait un vrai drame.


En effet, la jeune Tara (Dorothy Stratten, donc), va se retrouver de force dans une maison "spéciale" où l'on "dresse" les jeunes femmes à être soumise à celui qui le veut, en l'occurence ici, son oncle adoptif.


Tous les moyens sont bons pour briser le mental de la captive, et c'est ainsi que le réalisateur va exposer cela sous une lumière assez crue, c'est le moins que l'on puisse dire...


Tortures psychologiques:


  • privation de sommeil à l'aide de lumière vive et de musique diffusée en continue - vous savez bien, la méthode employée par le FBI lors du Siège de Waco, par exemple !-,
  • privation denourriture (1 seul repas chiche par jour),
  • privation d'intimité le nettoyage corporel se fera dans une bassine sous l'oeil des tenanciers).

Mais aussi, tortures physiques:


  • coups de cravache sur les fesses, le dos...,
  • seau d'eau froide sur la tête,
  • menottage au cadre du lit,
  • et même un viol...

Rien de tout ça n'est éludé par Simandl qui au moins, va au bout de son concept, se refusant même un happy-end espéré (après tout ce que l'on a enduré en compagnie de la pauvre Tara) et laissant un goût amer dans la bouche lors du générique final (qui est de manière opportuniste, exactement le même que celui d'ouverture !).


Mais le réal se laisse aussi aller à ses propres penchants voyeuristes (en plus de son inclinaison au BDSM léger) lorsqu'il insiste plusieurs fois à déshabiller son actrice (bon, Stratten était Playmate, donc rien de nouveau pour elle...), mais aussi à cadrer gratuitement son entrejambe (recouvert par le tissu de la culotte) en zoomant plus d'une fois.


La musique très nulle rappelle surtout celle des pornos contemporains, la photo est assez laide et brutale mais ça, ça va avec le thème du film, et le montage est plutôt déficient.


On a vraiment l'impression de voir un softcore porn (bien que jamais les régions intimes de Stratten ne soit montrées, et que les amorces de scènes sexuelles sont toujours coupées avant d'entrer dans le vif du sujet (si j'ose m'exprimer ainsi). si ce n'était le chemin de croix de l'héroîne qui est plutôt efficace et pas facile à voir.


Alors, on ne peut décemment pas se dire que Dorothy Stratten était la révélation de l'année 1979 (Meryl Streep le fut grâce à son rôle dans Kramer Vs Kramer..., que je n'ai jamais vu, d'ailleurs !), mais elle défend très bien son rôle de jeune femme naïve qui au travers de la soumission forcée et du "dressage " par ses géôliers, subit un lavage de cerveau manifeste.


Sa plastique est une atout indéniable, mais sa voix changeante (d'agréable et puissante au début, ça passe à aigü et fluet à la fin, comme si elle avait régressé à l'âge enfantin) et son regard plein de douleur et de colère rentrée (peut être des réminiscences de sa vie maritale avec Connard Snider, qui sait...) laisse à penser que dans de bonnes mains, elle aurait pu prétendre à être une bonne actrice.

Puis elle fut repérée (reluquée ?) par Peter Bogdanovich qui lui offrit un rôle dans son nouveau film They All Laughed, en espérant que la soudaine popularité de Stratten attirerait les spectateurs, étant donnés que ses films précédents avaient été des échecs critiques et financiers..., et il en profita pour la séduire...


Le film de Bogdanovich est un vrai film au sens technique du terme, (belle photo, OST mainstream, montage pro..) mais il ne raconte absolument rien et Stratten n'est rien d'autre qu'une potiche filmée comme un bel objet (l'un allant avec l'autre, cela va de soi), suivie (stalkée ?) par un avatar de Bogdanovich (le perso jouée par John Ritter étant modelé comme le jumeau ciné du réalisateur, dans une histoire de détectives privés espionnant Dolores Martin /Stratten (comme Snider le fit dans la vraie vie pour savoir si sa femme et Bogdanovich couchaient esemble, ce qui s'avéra vrai...).

They All Laughed est un film de merde et ce, malgré le casting (Gazzara, Hepburn, Camp et bien sûr, Stratten) et toutes les tentatives humoristiques (la gaucherie supposée de Charles /Peter) tombent à plat, tellement elles détonnent dans le ton général du film qui veut se la jouer comédie de moeurs in.

N'est pas Woody Allen qui veut !


La nullité de ce film ne laisse donc que Autumn Born à la défunte pour imaginer le niveau d'acting qu'elle pouvait offrir au cinéma.


Bref, pendant le tournage de They All Laughed, Dorothy commença à s'émanciper du monstre Snider..., pour tomber entre les pattes de Bogdanovich !


Mais Dorothy croyait en ce nouveau départ, mais le sort et ses propres mauvaises décisions en décidèrent autrement, comme:


  • le fait de se mettre à la colle avec Bogdanovich qui - une fois Dorothy morte - se tapa sa jeune soeur Louise et la maria même, confirmant ce que Hefner soutint toujours, soit que Bogdanovich se la faisait déjà quand elle n'avait que 13 ans et vu que la gamine a vécu avec eux pendant quelques mois avant la mort de Dorothy, on serait tenté de le croire...,
  • mais il est aussi de notoriété publique que l'entourage immédiat de Stratten (y compris son avocat) ne cessait de la mettre en garde contre son mari et de lui conseiller de ne plus avoir aucun contact direct, mais malgré le fait qu'elle soit devenue très vite mature, Dorothy gardait un côté naïf (ou soumis) à l'égard de Snider et ce qui devait arriver arriva !

Quelque part après midi, ce lundi 14 août 1980, Dorothy retrouva Snider chez eux - contre l'avis de son conseiller juridique - et après ce qui parut être un échange de mots, Snider la viola puis lui fit sauter la tête avec un fusil à pompe, geste symbolique car détruisant son joli minois, puis une heure après, se logea une cartouche dans sa propre face de con...


Voilà, le testament de Stratten n'est pas ses ttres de Miss August 1979 ou Playmate of the Year 1980, ni le très bis Galaxina et encore moins le creux et vain They All Laughed du pas très net Peter Bogdanovich, mais bien ce truc underground qu'est Autumn Born, c'est dire...


Poor dear Dorothy...

Créée

il y a 3 jours

Modifiée

il y a 2 jours

The Lizard King

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