Avalon c'est avant tout une esthétique. La première partie du flim baigne dans une teinte sépia assez sombre éclairé de façon crépusculaire et presque fantomatique avant un basculement dans le dernier quart à la couleur la plus lumineuse. Ce choix n''est pas sans rappelé celui pratiqué par Tarkowski pour Stalker et ne laisse rien au hasard: mettre en valeur les contrastes et les dychotomies de deux univers. Réel et virtuel.
C'est là tout le propos de Mamoru Oshii et qui a toujours sous tendu une grande partie de son oeuvre. Depuis Tenshi No Tamago à Ghost In The Shell.
Le film peut etre aussi vue comme un hommage au cinéma Russe des années 70/80. Même froideur et dépouillement dans le jeu des acteurs. Même mise en scène contemplative et dépressive.
Alors oui le scénario et ses enjeux pourront sembler abscont pour qui ne goute pas les concepts ici présenté. On ne peut qu'etre d'accord sur le faite que la direction d'acteur ne semble pas être le fort d'Oshii (le making of montrant bien les difficultés de l'équipe japonaise à travailler en Pologne). Enfin certains resteront insensibles devant le travail énorme de post-production et le maniérisme des images.
Mais malgré tout cela, Avalon reste une oeuvre d'honnête homme. Remplis par l'amour de Oshii pour le cinéma et de sa vision de la modernité.
Avalon est comme un bon album. On doit se laisser porter, se laisse envouter par l'image, le rythme. Savourer les silences.
Prendre le temps de se baigner du climat qui est à la croisée de La Jetée de Chris Marker, Zulawski (période Possession) et Tarkowski.
Une réalisation soignée, à la photographie impeccable et soutenu par une bande son (signé Kenji Kawai, le compagnon de toujours) marquante.
Le film se permet même de ne pas avoir vieilli, là ou un Matrix semble déja kistch par exemple...
Un film de science fiction d'auteur et très personnel...et en cela Oshii a réussit son pari. .