Deuxième long-métrage du réalisateur Raphaël Jacoulot, "Avant l'aube" restitue un troublant face à face entre un jeune mec paumé (Vincent Rottiers, impressionnant de naturel) et son patron hôtelier, père de substitution potentiel (Jean-Pierre Bacri, dans un registre connu mais avec les nuances qui vont bien).
Suite à un mystérieux fait divers impliquant le véritable fils du restaurateur (Xavier Robic, convaincant), ces deux-là vont se rapprocher, sans qu'on sache très bien où s'arrête la sincérité et où commence la manipulation.
Ce qui donne au film une dimension particulièrement appréciable, c'est son décor : un hôtel de luxe isolé au coeur du massif pyrénéen, dont il se dégage une atmosphère à la fois chaleureuse et trouble.
Le jeune réalisateur français bénéficie d'un autre atout dans sa manche : des seconds rôles féminins de qualité, tels que Céline Sallette, Ludmila Mikael ou encore la jeune India Hair.
En revanche, le personnage de Sylvie Testud, censé apporter une touche plus légère, donne l'impression de faire partie d'un autre film...
Autres bémols à déplorer : un rythme (volontairement) lent qui pourra déconcerter en milieu de bobine, et assez peu de surprises à prévoir au niveau du scénario. Malgré ces quelques réserves, "Avant l'aube" reste un thriller psychologique et atmosphérique globalement réussi et prenant.