Si j'étais un espion.

Je crois bien que je n'aime guère les films d'espionnage, si on excepte bien entendu le cas James Bond, car ce sont souvent des intrigues à tiroir, mais qui sont molles, peu passionnantes... et c'est le cas pour Avec la peau des autres, qui part pourtant sur de bonnes bases. José Giovanni au scénario, Lino Ventura et Jean Bouise, Jacques Deray derrière la caméra...
Lino joue ici un agent des services secrets français chargé de rapatrier un de ses collègues basé sur Vienne, et qui est soupçonné de jouer double jeu.

Si on parle de Vienne et d'espionnage, on en revient inévitablement au Quatrième homme, le film de Carol Reed, et on voit bien que la mise en scène de Jacques Deray n'est pas à la hauteur, toujours à filmer en gros plans ses acteurs, dans une ambiance sinistre au possible. Mais il ose parfois quelques audaces, comme filmer en plongée, hommage à Orson Welles (?), et à neutraliser Lino Ventura dans un rôle où il aurait pu faire parler ses poings, ce qu'il ne fait pas, mais il flingue beaucoup, face à un Jean Bouise qu'on sent d'une grande fragilité dans ce rôle, à se déplacer avec une canne.

Aujourd'hui, Avec la peau des autres est un film relativement méconnu, sans doute à cause de son échec public ; je dirais pour ceux qui aiment les intrigues à la John Le Carré (d'autant que c'est tiré là aussi d'un roman), et les complétistes de Lino Ventura.