Age Of Dispirit

Avant dernier film de la phase 2 du MCU, Avengers : Age Of Ultron arrive directement après les excellents Gardiens de la Galaxie qui avaient su enfin créer du changement chez la maison des idées sur grand écran, les espoirs étaient donc immenses pour cette suite incorporant un ennemi des plus charismatique. Encore une fois des espoirs vains pour une maison contrôlée intégralement par des producteurs sans passion.

Par où commencer dans cette œuvre si nébuleuse tant les qualités sont écrasées par ses défauts. Si bien que l’objectivité potentielle en est quasiment détruite pour essayer de trouver quelques réussites.

En admettant que le premier était une réussite car, oui il l’était, l’introduction de l’équipe sur grand écran était certes emplie de quelques défauts gênants mais contribuait à délivrer un vrai film de divertissement que tout fan espérait depuis la lecture d’une planche de BD. Mais en voyant ce qui a été réalisé ici même, on en vient à se demander si l’effort ne fut pas frivole pour arriver à une telle suite. La plupart des points positifs du premier sont ainsi repris sans trop de désagrément mais c’est bien l’un des points les plus insoutenable de cette œuvre, cette sensation que subit le spectateur de découvrir un plat réchauffé. Bien que sa soupe soit l’une de ses préférées et qu’elle garde le même goût agréable, sans chaleur la saveur n’a pas la même intensité. C’est par cette métaphore qu’est décrit le ressenti final.

Même si les scènes d’actions, forces majeures d’un tel divertissement sont efficaces et jouissives par moment, elles sont balayées par cette sensation de déjà vu et de problèmes techniques récurrents. Car sans être atroce, le montage est laborieux, rapide et inégal, il sert de cache misère ou est simplement dû à un manque de budget. Aberrant pour un film avec une production de cette ampleur, c’est sans doute en lien direct avec la mauvaise photographie opérante lors des scènes principales. L’étalonnage utilise un filtre sombre et fade pour créer une noirceur dans l’atmosphère (et c’est bien la seule chose noire de l’œuvre) comme avait su le faire Marvel moins intensivement dans Iron Man 3 pour surfer sur la vague « dark » qu’avait créé TDK. Cet aspect justement utilisé ici rend les FX bien moins visibles et détaillés qu’auparavant alors sans non plus être en déca du précédent dans ce point, il est bien moins bluffant et subit parfois quelques ratés visuels. Il est dommage de constater que malgré les efforts pour créer des scènes directement sorties d’un comic par des combos entre super-héros ou des clins d’oeils intéressants (qui auraient émoustillés fut un temps), le tout soit gâché par tous ses aspects techniques, et encore si ce n’était que technique, Avengers excelle bien autre part dans son insuffisance.

En effet, le point le plus médiocre est sans conteste le scénario, si bien que tous les points précédents n’auraient même pas influencé la note finale si ce dernier était de qualité. Le script n’est pas riche de base et ce n’est pas réellement ce qu’on lui demande mais le principal souci vient de son mélange de drame et d’humour, autant Marvel avait réussi ce tour de magie dans Les Gardiens de la Galaxie autant ici, ça ne marche à aucun moment. En incorporant le personnage d’Ultron, Whedon a voulu frapper fort vu l’ampleur de ce dernier, mais c’est bien le problème à aucun moment cet ampleur monumentale des comics n’est ressentie. La noirceur qui était annoncée n’est en réalité encore une fois qu’un pétard mouillé, ce n'est pas en coupant un malheureux bras que l’atmosphère devient sombre, pour cela il faut de véritables enjeux.

Ultron souffre dans son développement, en changeant les bases même Marvel s’emmêle les pinceaux et perd toute cohérence dans son propos. Bien que d’un point de vue cinématographique il est aisément compréhensible que Stark ai été choisi pour remplacer Pym à la création, ce qui suit vient changer négativement tout ce qui a été écrit. Il n’y aucun problème à changer un script si c’est pour le rendre meilleur mais à quoi bon utiliser quelque chose de plus mauvais quand on a la possibilité d’utiliser quelque chose de concret et solide. Ultron est alors réduit au simple stéréotype de robot dominant sans aucune profondeur dans ses propos, essayant de lutter contre l’esprit de son créateur d’une façon à peine abordée en divisant ses pouvoirs originels par 10. Rien que les sous fifres qu’Ultron dirige font office de réchauffé vu le rappel constant des ennemis du premier volet.

Sans compter que le scénario ne souffre pas que dans son histoire mais aussi dans ses dialogues, n’ayant jamais été d’une rare intensité, le reproche est difficile mais lorsque l’on observe des développements amoureux pathétiques ou un essai de développement psychologique des super héros, la raison en est plus que louable. De sorte que même l’utilisation des pouvoirs des super-héros en est touchée, QuickSilver, nouveau entré, peine à séduire au vu de sa première prestation dans les X-Men de Singer bien plus réussie, ses pouvoirs sont à peines abordés, il en est de même pour sa sœur, les jumeaux impressionneront par les FX autour d’eux mais jamais grâce à leurs véritables potentiels. Ce n’est pas en rajoutant ces deux personnages qu’Avengers : Age Of Ultron parvient à innover, on ne peut pas garder la même base et en faire simplement une suite il faut savoir ajouter du neuf sinon ce n’est qu’un épisode de série en plus dans une saison qui s’essouffle. L’un des seuls points qui ne souffrent pas de se réchauffé, c’est l’humour toujours écrit avec aisance et naturel qui parvient à toucher au but dans une grande partie du film, à croire que les Vengeurs ne valent plus que ça, de l’action et de l’humour. S’en suivent d’éternelles facilités scénaristiques, dûent a une écriture qui ne maitrise aucun rebondissements et ne fait que guider maladroitement le spectateur vers le dénouement final.

Seul Vision est la véritable réussite de ce nouveau film, intéressant et audacieux, il est l’un des seuls à véritablement coller à ce qu’il devrait être. Il suffit de voir Captain America pour voir à quel point il est encore sous exploité, et préfère se laisser prendre la vedette par l’éternel héro des fans, Iron Man. Ça en devient presque risible de voir à quel point Tony Stark vole la vedette aux autres membres, tandis que les autres essayent de rester sur une part égale d’implication, Stark est toujours mit en avant, ça ne peut pas être réellement compter comme un défaut vu que c’est à cause du public que ce point est fondé, faut dire que c’est l’un des seuls de la bande qui est réellement retranscrit sur grand écran.

De façon que même la direction artistique plus que passable dans le précèdent manque de présence, malgré le design réussit d’Ultron et les quelques costumes redesignés parfaitement, les quelques lieux souffrent d’audaces et ne se rassasient qu’au strict minimum. Suivis d’une bande sonore, efficace mais réchauffée du premier dans sa conception en reprenant un certains nombres de titres reconfigurés du premier opus. En reste, une direction d’acteur toujours aussi bonne qui ne peut pas vraiment être critiquée vu le casting.

Même la mise en scène est parfois trop titanesque dans son utilisation des FX qu’on en perd le fil, les explosions et les multiples enchainements sont comparables à un Transformers, par moment je me suis demandé si en fin de compte Whedon n’avait pas laissé sa place à Bay pour quelques scènes, m’enfin peut-on réellement le reprocher vu le but premier du film ?

En définitif, Avengers : Age Of Ultron est loin d’être la touche de fraicheur émotionnelle et artistique qu’il aurait dû être avec un tel némésis, je ne pense pas que l’on puisse reprocher quoi que ce soit à Whedon qui a dû simplement suivre les ordres des producteurs, c’est peut-être la raison pour laquelle il s’arrête ici chez Marvel, ses envies étaient sans doute trop onéreuses pour la maison des idées (comme pour Whrigt qui en avait fait les frais pour Ant-Man). Le cinéma des super-héros c’est peut être ça au final, un tableau divisé en deux catégorie, l’une destinée à un public enfantin et une autre qui essaye de construire quelque chose de vraiment travaillé pour des personnes qui ont l’ambition de voir un véritable travail.

PS : L’avenir de Marvel est peut être au final dans son intérêt chez Netflix, au vu de l’excellent Daredevil.