Que faire quand on a sauvé l’humanité dans les rues de New York lors de ses précédentes aventures ? C’est la question qu’ont du se poser les dirigeants de Disney et Joss Whedon avant de lancer le chantier de cet Avengers 2. Enfin après la première, celle qui précède à toute décision de lancer une suite : Est-ce que le premier a été rentable, et si oui comment capitaliser dessus ?
Et le premier a été rentable. Un vrai raz-de-marée. Il validait à lui seul l’entreprise un brin délirante d’abreuver le monde sous un fatras de super-héros, en liant les figures entre elles. Alors puisque la suite – ou plutôt les suites devrais-je dire, puisque le calendrier des sorties est plein de Marvel jusque 2019 – est inévitable, quoi y dire ?


Pour les aventures individuelles, ça n’est pas si compliqué. On fait évoluer le personnage principal, qu’il s’agisse d’un capitaine ou d’un homme de fer, on lui colle un nouveau méchant, quelques questions existentielles et roulez jeunesse. Mais comment réitérer le succès d’un Avengers qui par définition fait office de bouquet final dans une saga ?


Le parti pris ici est clair. Fini New York, fini les galaxies, vive l’ennemi de l’intérieur et les pays de tournages dignes d’un mauvais Steven Seagal. Curieux choix donc. De la même façon, il semble y avoir eu une certaine obligation à faire entrer en scène de nouveaux personnages. Mais comme il est délicat d’assumer une masse salariale pareille, on se retrouve avec des 6e couteaux d’hollywood, jouant des personnages moins intéressants voire carrément secondaires quant une partie de leur background est amputé par de sombres histoires de droits (pas de mutants, pas de Magneto…).
A tel point que les épisodes suivants, qui ne manqueront pas d’arriver dans les années qui viennent, ne peuvent être attendus qu’avec une circonspection bien compréhensible quand on voit quels personnages et quels acteurs nous auront à nous mettre sous la dent…


Malgré tout il y a un peu de rythme et quelques répliques amusantes mais même là l’essoufflement est perceptible et la tirade de Hawkeye constatant l’aberration de l’interminable bataille finale (lui avec un arc au milieu de milliers de robots se battant dans une ville volant au-dessus de la terre) et qui a tant fait rigoler dans la salle où je me trouvais est à mes yeux plutôt un constat d’échec dans la capacité de la machine Marvel a renouveler l’expérience Avengers car les enjeux n’intéressent plus personne. Alors il reste la farce. Mais ça fait peu et tout ce bazar me fait l'effet de commencer à tourner sérieusement en rond.

CorwinD
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le 29 avr. 2015

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CorwinD

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