Appréciant généralement le travail de Tardi, je suis allé voir Avril et le monde truqué avec une certaine curiosité. De mon point de vue, le très grand mérite de ce film est son univers dystopique steam-punk moi foi très bien achalandé et finalement cohérent (pas réaliste, mais crédible). Ça donne envie de s’y plonger plus avant, de suivre la grande histoire dans le détail.
Pour ce qui est de la petite histoire (toute proportion gardée) qui est le sujet du film, celle d’Avril et de sa famille, je suis plus partagé. L’héritage de Blake & Mortimer me parait évident, entre autres, mais m’a semblé finalement assez en décalage avec mes attentes suite au début du film.
Sans déflorer l’histoire, je suis assez peu convaincu par les antagonistes malgré quelques scènes amusantes, et le côté « méchant de James Bond » ne m’enthousiasme pas plus que ça. Après, les personnages sont plutôt attachants et une fois de plus ils se baladent dans un monde passionnant ce qui sauve les faiblesses de scénario et de rythme de l’histoire.
Un bon moment au final, grevé par une tendance à pousser sur un humour que je trouve parfois en décalage avec le cadre et parfois trop enfantin compte tenu des enjeux, mais la patte de Tardi se fait sentir régulièrement et c’est elle qui donne le cachet nécessaire pour faire basculer Avril et le monde truqué du bon côté de la Force. On regrettera donc qu’il ne se soit pas impliqué au-delà du cahier des charges graphique et de quelques discussions très en amont du scénario.