Babel, ou le film qui s'attache à montrer qu'un acte individuel, aussi insignifiant paraisse-t-il, peut avoir des répercussions collectives importantes.
A l'origine de tout, il y a un homme qui offre une arme, et qui ne sait pas encore que ce geste chamboulera la vie de sa fille en même temps que celle des autres personnages. Puis il y a un jeu d'enfant qui tourne au drame, qui


brisera une famille, réunira un couple en deuil et remettra en cause une vie bien organisée.


Le dernier plan du film, une vue sur des buildings percés de fenêtres, dit tout. Les vies se reflètent les unes dans les autres, comme une infinité de facettes. Et peu importe à quel endroit du monde nous sommes, les existences sont les mêmes, toujours sous l'influence d'éléments que l'on ne peut pas maîtriser.
Le film monte en puissance et s'emballe au fur et à mesure, jusqu'à ce que les émotions surgissent et qu'arrive l'heure pour les personnages de se remettre en question. A. G. Inarritu filme toujours au plus près d'eux et s'intéresse aussi au cadre qui les entoure et qui sont tous très spécifiques.
Babel est un grand puzzle multiculturel dont les pièces ne sont pas si détachables qu'elles peuvent le paraître à première vue. Un deuxième visionnage donne une vue d'ensemble encore plus précise.


(La suite ne fait pas vraiment partie de la critique, mais j'ai eu une drôle d'impression quand j'ai vu le film pour la deuxième fois, celle que le film ne perd pas une occasion de lancer des piques aux Etats-Unis. Par exemple, il évoque le fait qu'au moindre évènement dramatique, les EU croient à une attaque terroriste même quand ça n'a pas lieu d'être. On se moque un peu?
A un autre moment, Amelia croise un policier dans le désert et lui demande d'aller chercher Debbie et Mike. A cet instant, il leur demande quand ils ont passé la frontière, et Amelia répond qu'ils sont américains. C'est seulement là que le policier semble se décider à les chercher, alors je ne sais pas si c'est maladroit ou volontaire, mais on dirait clairement un reproche comme quoi les américains ne se soucieraient que d'eux-mêmes. D'ailleurs ça me rappelle les touristes du bus qui laissent les personnages de Brad Pitt et Cate Blanchett en plan, alors que les marocains eux, les aident et refusent de le faire pour l'argent...
Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça, d'un côté il n'y pas de problème à pointer les faiblesses des EU, et en même temps c'est un peu facile que ce soit la seule chose à laquelle le film s'attaque, dans les autres endroits du monde qu'on peut voir, jamais aucune critique n'est suggérée.
Enfin voilà c'était ma petite réflexion qui ne mène pas à grand chose sinon à évoquer l'une des seules choses qui m'a (un peu) dérangée dans le film, mais ça reste assez en retrait.)

CJ_Heartbeat

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