Après la cultissime trilogie "Cornetto" et "Scott Pilgrim", Edgar Wright n'a plus à faire ses preuves.
Pourtant, on a l'impression qu'avec "Baby Driver", il atteint le sommet de son art et en fait la démonstration pendant près d'1h50.

Avec un sens du rythme, du mouvement et du dialogue qui font mouche, il déploie une énergie et une inventivité de chaque instant pour faire vivre au spectateur une expérience quasi-sensorielle où la musique, et le son en général, est le moteur d'un bolide lancé à toute allure sur les routes du plaisir cinéphile.

Chaque personnage est iconisé à l'extrême (à commencer par Baby, orphelin souffrant d’acouphènes et ne supportant la vie qu'à travers ses écouteurs d'ipod), chaque séquence soigné comme un clip savoureux : plans-séquences, chorégraphies, détails, jeux de couleurs, ralentis, accélérations... Impossible de s'ennuyer devant le déluge d'idées visuelles et sonores qui défile sous nos yeux.
Avec ses gangsters hauts en couleurs, à la fois drôles, sexy et flippants, son style vintage, sa romance pleine de charme et ses éclairs de violence ou d'humour, "Baby Driver" réussit le mix parfait entre "Drive", "Kick-Ass" et "La La Land".


S'il fallait à tout pris trouver des défauts, on pourrait regretter le manque de charisme de l'acteur principal Ansel Elgort, mais celui-ci est compensé par les performances géniales de Kevin Spacey, Jamie Foxx, Jon Hamm ou encore la sublime Eiza Gonzalez.

Le choix d'Atlanta comme décor est certes plus original que les trop classiques New York ou San Francisco, mais je n'ai pas trouvé que cela apportait grand chose, si ce n'est de permettre quelques petits clins d’œil à deux produits locaux : Outkast et le Coca-Cola.


Quoi qu'il en soit, malgré de nombreuses références cinématographiques ou musicales, le film n'a rien d'élitiste ni de "geek". En cela, Edgar Wright réussit à faire un film pop(ulaire) au sens large, intemporel grâce à une BO privilégiant le rock et la soul 70's, transcendé par un scenario simple et efficace, sans baisse de rythme.

Proche de l'esprit de Quentin Tarantino ou, plus encore, de son compatriote Matthew Vaughn, Edgar Wright s'impose comme un des cinéastes les plus doués de sa génération, ce qui fait regretter encore plus son débarquement par Disney/Marvel du film "Ant Man" sur lequel il avait travaillé près de 8 ans.


En tous cas, sur "Baby Driver" le job a été fait, et bien fait. Bananas!

Meuk-Meuk
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mon Top Ciné 2017 et Les meilleurs films des années 2010 (selon moi)

Créée

le 4 oct. 2023

Critique lue 335 fois

2 j'aime

1 commentaire

Meuk Meuk

Écrit par

Critique lue 335 fois

2
1

D'autres avis sur Baby Driver

Baby Driver
Behind_the_Mask
9

A million miles away

Hey Baby, Tu sais qu'Edgar Wright, ton réalisateur, vient de te hisser comme l'un des meilleurs souvenirs de cette année 2017 ? Et cela dès les quinze premières minutes de Baby Driver ? Bon, c'est...

le 20 juil. 2017

136 j'aime

31

Baby Driver
SanFelice
5

Gna Gna land

Baby Driver commence par une scène d'ouverture d'anthologie. C'est peut-être même la plus belle scène d'ouverture de l'année, du moins parmi celles que j'ai vues actuellement. Rythmée, inattendue,...

le 23 sept. 2017

109 j'aime

8

Baby Driver
Marvellous
9

10 choses que je n'ai pas faîtes en regardant BABY DRIVER

(La cinquième va vous surprendre!) 1.Je n'ai assurément pas regardé mon portable. Pourquoi ? Parce que BABY DRIVER est un film ultra rythmé, sans temps mort, et vraiment divertissant. De là à dire...

le 21 juil. 2017

101 j'aime

47

Du même critique

Une année difficile
Meuk-Meuk
5

Une critique facile

Après les colos, la famille, le handicap, les sans papiers, re la famille, re le handicap, Toledano et Nakache s'attaquent cette fois à un nouveau thème de société : l'écologie. Ou plutôt la...

le 8 sept. 2023

51 j'aime

1

La Famille Bélier
Meuk-Meuk
2

Mieux vaut entendre ça que d'être sourd

L'idée de base n'était pas mauvaise en soi : la fille entendante d'une famille de sourds se découvre un don pour le chant. Malheureusement, trop de choix ostensiblement commerciaux plombent le film...

le 15 déc. 2014

32 j'aime

7

Astérix - Le Domaine des Dieux
Meuk-Meuk
4

Kaamelotix

J'adore Asterix. Les BD et les films d'animation (particulièrement "Les 12 travaux", "Asterix et Cleopatre" et "Asterix chez les bretons" qui est sorti au cinéma quand j'avais 8 ans) ont marqué mon...

le 1 déc. 2014

19 j'aime

2