On the road again...

Edgar Wright, le brillant réalisateur de la trilogie des Cornettos (Shaun of the Dead, Hot Fuzz et Le Dernier Pub Avant la Fin du Monde) et de Scott Pilgrim, remet le couvert pour un film moins orienté comédie mais plus action : Baby Driver.

Baby est chauffeur pour le compte de Doc, un grand ponte des braquages à Atlanta. Doc réunit une équipe, établit un plan, cette équipe dévalise une banque ou un fourgon, puis monte dans la voiture de Baby qui s'occupe de semer la police et de faire disparaître la voiture. Et pour ce qui est de mettre quinze voiture dans le vent, Baby est le meilleur. Mais un jour il rencontre Debora, dont il tombe amoureux. Ayant enfin une réelle motivation pour décrocher, il annonce à Doc sa volonté de partir, mais celui-ci le menace pour le pousser à réaliser un nouveau braquage.

Il suffit de la scène de générique de début pour comprendre que ce film va devenir la nouvelle définition du mot "cool" dans le petit Larousse illustré. La scène présente Baby allant chercher quatre cafés tout en écoutant de la musique, et les paroles apparaissent sur les décors (arbres, murs...) autour de Baby au moment où le spectateur les entend. Tous les bruits, claquements de pieds, de portes, de coffres, sont en rythme. Et c'est d'autant plus impressionnant que la scène est un plan séquence de cinq minutes. Je suis admiratif devant la galère que ça a dû être pour planifier et tourner un plan séquence à la seconde près.

Baby souffre d'un acouphène et a systématiquement de la musique dans les oreilles pour l'étouffer. Pour illustrer ça, le film regorge de clins d’œils musicaux et a un habillage sonore très poussé. Lors des scènes de fusillades, les bruits d'armes à feu sont en rythme, les claquement des portes de voiture, etc. On retrouve cette idée que Wright avait déjà fait germer dans Shaun of the Dead, où tout le monde tapait sur un zombie en rythme avec Don't Stop Me Now de Queen.

Au bout d'un quart d'heure, je me suis surpris à battre la mesure avec les pieds avec un grand sourire. La bande son est géniale, alternant le rock, la pop et le R'nB, les morceaux mythiques à d'autres pistes mixées par le personnage de Baby.

On retrouve les gimmicks de réalisation d'Edgar Wright : les insers successifs très cuts, un humour frôlant l'absurde, bien senti et efficace, et un extraordinaire souci du détail en ce qui concerne l'habillage (notamment sonore). C'en est même difficile à exprimer, mais putain, ce film respire le "cool" à plein nez !

Les acteurs sont plutôt bons, notamment Kevin Spacey et Jamie Foxx. Ansel Elgort marque moins les esprits mais reste plutôt doué. Ma performance préférée est celle de Jon Hamm, qui arrive à camper un personnage à la fois classe et rassurant, puis classe et terrifiant. Ce mec a le charisme qui suinte par tous les pores.

Le seul petit point moins positif (on ne peut même pas dire négatif) de ce film est son scénario. Il n'arrive jamais à un niveau d'absurde et de folie comme on a pu le voir dans Hot Fuzz ou le Dernier Pub, et le fond est relativement classique : c'est un scénario de film de gangster. Un jeune embarqué dans une troupe de malfrats fait quelques mauvais choix puis décide de se reprendre et doit se confronter à eux.

Cependant le film s'évertue à rester surprenant, et les détails du scénario demeurent relativement imprévisibles.

La seconde moitié est bien moins riches en détails visuels et sonores, se concentrant davantage sur l'action. Mais on retrouve ici et là quelques bonnes idées déjà exploitées plus tôt : les rafales synchro avec la BO, les multiples références musicales etc.

A la fin de ce film, j'avais un grand sourire jusqu'aux oreilles.

Le souci du détail, la très grande ingéniosité dans la réalisation, la bande son, font de Baby Driver un très bon film, et un divertissement de qualité.

Que demander de plus ?