Amours Chiennes

Véritable arme psychologique, Samuel, soumet son emprise dans une tension extrême à la porte même du danger tout le long du film.

Il marque ensuite sa mainmise sur toutes les situations en montrant implicitement son statut supérieur. En réglant par exemple la situation lors de la scène de la crise cardiaque. En sauvant son « dommage collatéral », le mari de Romy.

Romy, engagée dans un lien fusionnel et puissant, ne s’intéressant que très peu au « mur de plomb » qu’est Samuel qu’elle a en face d’elle. Elle-même répondant à ses propres impulsions qui lui donnent l’impression de juste « vivre » et « ressentir ». Samuel, confortable dans ce genre de jeu esquive toute question personnelle, ne serait-ce que son signe astrologique.

Néanmoins, la puissance émotionnelle de Samuel, relatée à l’écran par son jeu, ne nécessite pas un discours sur ce qu’il est, car on parvient à lire en lui, dans son panel d’émotions où il joue de sa maîtrise, mais aussi de sa faiblesse lorsqu’il demande à Romy, lors d’un moment de calme dans le lit, de le prendre dans ses bras.

Fuyant, car la fuite est son arme qu’il maîtrise le mieux, Samuel laisse néanmoins son empreinte même dans un vol à destination du Japon tel un couteau tranchant.

Romy retourne à sa vie de sécurité en ayant exploité cette leçon en prenant le verre à moitié plein et en mettant à disposition de ses envies, des bribes de fantasmes qui permettent d’assouvir ses instincts primaires en plongeant dans un imaginaire remplissant sa carcasse vide qui finira par s’estomper.