Babygirl
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Babygirl

Film de Halina Reijn (2024)

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Cette obsession à vouloir faire du désir féminin une grande déclaration ...

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Babygirl… Rien que le titre annonce la couleur. Un film qui veut briser les codes mais trébuche sur chacun d’eux, comme un aristocrate en redingote essayant de danser du breakdance. Halina Reijn nous offre ici une démonstration éclatante de ce qui se passe quand on veut être sulfureux mais qu’on n’a qu’une allumette mouillée.


Romy, femme puissante et glaciale, est jouée par Nicole Kidman, ou du moins par une version d’elle qui semble s’être échappée du musée Grévin. Un visage figé, un regard vide… l’incarnation même du charisme en veille prolongée. Son mari (Antonio Banderas, en mode « Je suis là pour le chèque ») partage avec elle une routine aussi passionnante qu’un reportage sur la reproduction des méduses. Mais voilà, surgit Le Stagiaire… Harris Dickinson, mannequin égaré sur un plateau de tournage, censé incarner la tentation irrésistible. En réalité, il a la profondeur d’un bac à glaçons et le charisme d’un PowerPoint mal animé.


L’alchimie entre ces deux-là ? Aussi brûlante qu’un bol de soupe froide. On espérait de la tension, du vertige, une déchirure… On assiste à des dialogues d’une fadeur abyssale et à des scènes pseudo-provocantes filmées comme une publicité pour du parfum hors de prix. Halina Reijn, pourtant capable d’exploser les codes avec Bodies Bodies Bodies, s’égare ici dans une mise en scène aussi clinique qu’un cabinet dentaire. Lumières crues, silences pesants, symbolisme de pacotille – tout y est. Un chef-d’œuvre du genre « Je suis profond, regardez comme je suis profond ».


Et puis cette obsession à vouloir faire du désir féminin une grande déclaration… sauf que rien ne sonne juste. Ce n’est ni transgressif, ni pertinent, juste terriblement convenu. Un film qui se veut audacieux et finit par ressembler à une dissertation de terminale sur la condition féminine. Kidman traverse les scènes comme une IA mal calibrée, et Dickinson… disons qu’il semble confondre jeu d’acteur et pose de magazine.


Bref, Babygirl est l’équivalent d’un vin prétendument grand cru qui se révèle être du jus de raisin fermenté. Un film qui se regarde dans le miroir avec une satisfaction béate, sans se rendre compte que son reflet est celui d’un projet vain et creux. Mais bon, si vous aimez les films qui se prennent affreusement au sérieux, qui empilent les clichés en pensant les déconstruire, et où les personnages passent plus de temps à contempler leur nombril qu’à réellement exister… alors peut-être, je dis bien peut-être, que Babygirl vous plaira.

Le-General
3
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le 17 mars 2025

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Le-Général

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