Backtrack
4.8
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Film de Dennis Hopper (1990)

Une jeune femme, qui travaille dans une galerie d'art, assiste par hasard à une exécution de la Mafia. Elle va être prise en chasse, mais le patron responsable de ce crime va faire au meilleur tueur à gage, lui aussi fanatique d'art, pour la supprimer. Sauf qu'il va en tomber amoureux.


Alors que Dennis Hopper revient en grâce auprès de la critique avec Blue Velvet et Colors, son film précédent, celui-ci n'a pas eu de chance, et a été massacré au montage par le studio, Vestron, qui fermera ses portes peu après, laissant le réalisateur sur le carreau au point de signer Alan Smithee. Peu de temps après sa disparition, en 2010, le director's cut reviendra à la surface, plus long de 15 minutes, et j'ai découvert le film par cette version.
Tout d'abord, si l'histoire est au fond classique, elle montre surtout une chose ; c'est à quel point Dennis Hopper aime l'art. Aussi bien la sculpture que les peintures ou les photos, en passant des panneaux lumineux, on sent que ces plans-là sont léchés, comme celui sur la statue dans la maison du personnage de Vincent Price (qui est celui qui a fait découvrir l'art à Hopper), ou même une scène cliché où le personnage de Jodie Foster prend une douche, mais on la voit à travers une vitre qui ressemble à un tableau. Picturalement, le film est vraiment réussi, ce qui explique sans nul doute l'intrigue faite par-dessus la jambe, et d'ailleurs le réalisateur a invité ses potes, comme Joe Pesci (qui n'est pas crédité), Charlie Sheen, John Turturro, ou même Bob Dylan qui vient faire un cameo amusant en ouvrier.


Quant à Jodie Foster, qui est quand même l'actrice principale, je ne m'avance pas trop en disant que c'est le rôle le plus sexualisé de sa carrière, au point que les plans où elle est en sous-vêtements noirs semble être un fantasme du réalisateur tant elle est filmée amoureusement. Pour l'anecdote, elle a depuis renié ce film car, pour revenir à la scène de la douche, Hopper l'a filmée bien plus que prévu, au point qu'on la voit brièvement nue à plusieurs reprises, contre son gré.
Dennis Hopper lui-même joue le tueur à gages, et on sent qu'il est en roue libre totale, à s'extasier sur les beautés que recèle l'art, et sur Jodie Foster, parce qu'il est incapable de formuler ses sentiments.


Même si l'histoire du cinéma a laissé ce film de côté, ce que je comprends parfaitement, j'ai une petite tendresse pour cette œuvre malade, qui montre à la fois la passion de Dennis Hopper pour l'Art, mais qui semble peu s'intéresser à toute notion de crime.

Boubakar
6
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le 30 avr. 2022

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Boubakar

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