« Ballad of a Small Player » est un film d’Edward Berger (À l’Ouest, rien de nouveau), adapté du roman de Lawrence Osborne.
Dans les salles de jeu étouffantes de Macao, "Lord" Freddy Doyle (Colin Farrell -Minority Report) cherche à fuir ça vie, ses dettes et son passé en pariant... Le film a la patte de son réalisateur (Conclave) : cadrage, visuels stylés, éclairage précis… mais l’histoire n’est tout simplement pas assez intéressante pour vraiment captiver. C’est un problème de fond, pas de forme. Tous les acteurs sont bons, mais le film ne donne jamais assez d’attachement au personnage principal. Le thème de la rédemption, et l’univers atmosphérique du film (fêtes, décadence, rapport à la mort) ne sont pas nouveaux. Le film se veut parfois réaliste, mais certains choix (le twist, la fin post-générique) contredisent cette approche. Et s’il voulait être onirique, il ne l’est pas assez : il ne suffit pas d’un visuel léché ou de quelques scènes de danse pour atteindre cette dimension. Le twist, prévisible, perd en force (et la scène post-film le contredit encore davantage). Dans le même registre, Netflix propose déjà mieux : « Uncut Gems » des frères Safdie (pour l’addiction sans le côté mystique), « Rounders » de John Dahl. Sinon « Mississippi Grind » d’Anna Boden et Ryan Fleck, voire « Shame » de Steve McQueen (pour l’addiction sans le jeu), et, visuellement « Collateral » de Michael Mann, plus abouti dans sa tension et son atmosphère. Même le twist final (je ne dit rien), a déjà été mieux exécuté ailleurs.