Barabbas incarne l’archétype de la bête humaine : Brigand, violent, fêtard, non éduqué. Dès qu’il se voit libéré par le peuple, il est frappé par la lumière projetée par l’énergie de Jésus de Nazareth sur le point d’être condamné à la crucifixion. Le doute le suivra tout au long de son existence. À chaque fois que des signes lui seront révélés ou des paroles du Christ lui seront rapportées, son scepticisme ou son ignorance finiront par prendre le dessus. Jusqu’au jour où Sahak le rejoint dans les entrailles de la terre après vingt ans de travaux forcés. Ce jeune homme convaincu de la venue du rédempteur atteint la conscience de Barabbas en épargnant la vie d’un gladiateur au risque de mettre la sienne en péril. Vaut mieux mourir pour un idéal que de vivre dans la barbarie. C’est la question existentielle qui se dégage du film et qui résonne encore 2000 ans plus tard à ceux qui savent l’entendre. La reproduction de la Rome antique et de son Colisée est majestueuse. Les milliers de figurants utilisés pour animer les lieux dépassent l’entendement. Le bon vieil Anthony Quinn prête sa solide carcasse d’acteur à Barabbas que l’on dit increvable. Bien qu’il joue avec justesse tout au long du film, sa performance manque de transcendance tout comme l’ensemble de l’œuvre. Ce n’est pourtant pas les efforts qui manquent, mais on a l’impression que les péplums finissent par se ressembler ce qui enlève un brin de magie surtout lorsqu’ils émergent dans les sillons de Ben-Hur et de Spartacus. Au point que la cérémonie des Oscars n’en a aucunement fait mention.