🛍️👱🏻‍♀️ La Vie Plastique 🛼🫶🏻


Le projet je l'avais compris comme ça : un Film Meta impliquant l'existence de 2 Mondes qui se rencontrent. Alors pour moi "Barbie" ça allait être une version New Gen de "Last Action Hero". Raté.


Le film "Barbie" est un étrange objet cinématographique, une sorte de croisement entre une publicité Mattel des années 90 et une tentative maladroite de s'adresser à un public contemporain, avec une touche de féminisme préfabriqué pour bonne mesure. C'est comme si quelqu'un avait essayé de combiner des ingrédients incompatibles dans l'espoir de créer un nouveau plat sensationnel, mais le résultat final est plutôt indigeste.


On a lu plein de choses sur les questions est-ce que le film il est féministe ou pas.

Moi la question que je me pose, c'est le film, à qui il s'adresse ? Et qu'est-ce qu'il a à dire ?



POUR QUI ?


D'abord, le choix de Greta Gerwig comme réalisatrice et co-scénariste peut être un indice quant à l'audience cible du film. Gerwig est connue pour ses films centrés sur des personnages féminins forts et complexes, ce qui suggère que Barbie pourrait être destiné en grande partie à un public féminin d'une part, et son approche des thèmes de l'émancipation féminine pourraient attirer un public intéressé par les questions de genre et d'identité d'autre part.


En outre, son traitement satirique de l'image de la poupée Barbie tend à également attirer un public plus masculin et cinéphile.


Un film pour amateurs de comédies estivales légères avec une touche de critique sociale quoi.

Et pourquoi pas ça m'irait bien.


Mais y a un truc qui me chiffonne. Le film s'ouvre sur une séquence qui détourne l'ouverture de "2001 L'odyssée de l'Espace".

Ce truc-là précis, ça s'adresse à qui ?


Ça sert à montrer que les gens qui ont fait ce film "Barbie", ils ont de la culture et que en même temps ils ne sont pas dupes et savent qu'ils ne font pas du Kubrick


Barbie c'est l'incarnation même du "En Même Temps"



POUR QUOI ?


Barbie semble avoir été conçu avec l'intention de louvoyer entre différents univers et attentes, tout en évitant de susciter des controverses. Il adopte une approche qui cherche à plaire à un large public tout en maintenant une certaine forme d'intelligence et de satire.


En fait, prétendant faire preuve d'audace, le film est en fait très conforme a certains standards. De cinéma bien sûr, mais surtout de publicité.

Sous couvert de prendre la forme d'une publicité Mattel des années 90 soit disant détournée ou pastichée, nous avons sous les yeux une publicité Mattel parfaitement conforme au feminism washing et aux codes soit disant post modernes de 2020.


Un film touche à tout qui ne nous touche pas. Le projet industriel derrière "Barbie", c'est de faire un film intouchable.



COMMENT ?


Après une première partie à Barbieland, joli clip et belle déco, le film nous emmène dans le Monde réel.


La manière dont ils choisissent de montrer ce vrai monde ne fonctionne pas vraiment.

Car ce monde n'existe pas non plus.

Ou sont les pauvres ? Les moches ? Les gros ? Les handicapés et les toxicos?

La mère de famille et son ados vivent dans une maison aussi fausse que les Barbies : décor de studio, les extérieurs aperçus au travers des vitres aussi artificiels que la Malibu Beach du BarbieLand.


Quel que soit la face de la réalité que l'on regarde, le travail est totalement absent.


Les personnages ont des rôles (médecin, présidente, potiche, policier, ouvrier du bâtiment mais qui sont assis a boire des bières) mais aucune activité réelle. Des rôles comme des costumes. Interchangeables a merci. Il faut donc comprendre que dans l'univers du film, l'activité professionnelle devient une attribution tombée de nulle part et non pas le résultat d'un parcours balisé par des contraintes sociales construites que le film prétend pourtant aborder. Et ça, ça se reproduit pour tout : les séquences, les prises de conscience, les blagues… Tout ne répond qu'à une mécanique générale froide.


En cela "Barbie" ne déconstruit pas grand-chose comparativement aux idées reçues mercantiles et déshumanisantes qu'il renforce.


Cette vie plastique, dévitalisée, on la retrouve trémoussant artificiellement sur un Rythme TikTok.

Le film Scroll sur lui-même sans construire autre choses que des scénettes vendables en mêmes Internet et teasers.


En cela, et non pas pour des arguments réactionnaires, on peut parler je pense de film dégénéré.


Pourtant, malgré ses nombreux défauts, le film n'est pas totalement dénué d'intérêt. Certaines scènes, comme la "bataille de Malibu Beach", offrent des moments de divertissement pétillants, même si leur impact est souvent éclipsé par les lacunes du reste du film.



FEMDOM


Le débat sur la nature féministe du film Barbie a suscité de nombreuses discussions, mais il est crucial de reconnaître que cette question est quelque peu déplacée. Si le film adopte des positions féministes, c'est avant tout parce que cela semble être la meilleure stratégie pour sa commercialisation.


L'idée selon laquelle les personnages masculins comme Ken seraient opprimés dans un supposé matriarcat à Barbieland est pure supercherie. Ça n'a jamais existé Ken et son aspirateur. Il ne faut pas confondre être un personnage secondaire et subir une oppression de genre.


Il est légitime de se demander en quoi montrer des meufs trop bonnes à moitié à poil à l'écran contribue à promouvoir un message féministe. La simple présence de personnages féminins forts ne suffit pas à garantir une véritable approche féministe. Les prises de conscience successives au forceps que vivent les personnage ne sont absolument pas à la hauteur des enjeux de représentation que posaient un projet "Barbie" féministe compatible.



Intouchable


En fin de compte, "Barbie" illustre parfaitement les défis rencontrés lorsqu'il s'agit d'adapter un objet aussi emblématique de la culture populaire que la poupée Barbie sur grand écran. Entre les impératifs commerciaux, les attentes du public et les contraintes artistiques, le film semble avoir été pris dans un tourbillon d'indécision et de compromis, aboutissant à un produit final qui laisse un goût amer dans la bouche.


Malgré ses tentatives d'aborder des thématiques contemporaines et de défier les conventions, le film peine à trouver son identité et à livrer un message clair. Il semble être conçu davantage pour éviter les controverses que pour réellement provoquer une réflexion profonde sur les enjeux qu'il aborde.


Le parfait "En même temps" où rien n'est vraiment fait sérieusement, ce qui permet de satisfaire à la fois le public facile et celui qui va rire par ironie du fait que c'est ridicule. Les joies des films Meta.


Un produit inattaquable, mais qu'on a pas non plus grand intérêt à toucher.


Dlra_Haou
3
Écrit par

Créée

le 22 févr. 2024

Critique lue 9 fois

Martin ROMERIO

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