Bizarrement, j'ai toujours préféré les réinterprétations de Sherlock Holmes au Sherlock Holmes original. Si j'aime beaucoup la nouvelle "Le Chien des Baskerville", je n'ai pas beaucoup d'attrait pour le style général un peu trop british (ironie, je sais) dans la façon de présenter le personnage.
Par contre, je suis super fan de "Elementary" avec Jonny Lee Miller et Lucy Liu, j'aime beaucoup le Sherlock de Robert Downey Jr., et j'ai toujours beaucoup d'affection pour la version animée japonaise et son magnifique générique, auquel je rends hommage dans le titre.
Et une autre adaptation que j'apprécie aussi énormément, c'est ce "Basil, détective privé" de Disney.
Quelle énergie dans ce film ! Quel rythme entraînant ! Et quelle belle interprétation de Sherlock Holmes et de sa rivalité avec Moriarty !
Les animaux anthropomorphiques n'enlèvent rien au sérieux de l'ambiance, bien au contraire.
Malgré sa chanson entraînante et pleine de rythme, Ratigan se montre d'une grande cruauté distinguée, et n'hésite pas à envoyer ses hommes et tous ceux qui se mettraient en travers de son chemin à la mort. Je ne pense pas qu'on ait jamais vu un méchant dans un Disney si clairement tuer des personnages dans un de leur films, mais cela renforce la dangerosité de ce scélérat. Son calme distingué qui fait place à une colère sourde, son incroyable expressivité, sa superbe VF... Rarement un méchant Disney aura montré autant de charisme. Puis à la fin, lorsqu'il perd toute contenance et qu'il revient à un état bestial... Quelle terreur il inspire !
D'ailleurs, on ressent toutes sortes d'émotions au visionnage de ce grand classique.
L'ambiance poisseuse, brumeuse et dangereuse des ruelles et des lieux mal famés du royaume des souris de Londres rend particulièrement bien l'angoisse et le sentiment d'urgence de la situation. Et quel autre Disney nous montrerait une danse de cabaret un brin sexy avec une aussi belle chanson pour l'occasion...
La petite Olivia nous réchauffe le coeur par son côté volontaire et espiègle, ainsi que sa vulnérabilité. Basil apporte un côté déjanté et en même temps sensible, et Dawson a pour lui son côté débonnaire et maladroit. Et Fidget, la chauve-souris rapiécée, est à l'origine aussi bien de scènes de poursuites haletantes que de scare-jump saisissants quand on est jeune.
Le scénario en lui-même possède aussi cet aspect "grand complot pour prendre le pouvoir", mais avec juste ce petit côté fantaisiste qui le rend agréable pour un public jeunesse. Ainsi, le côté "détective" ne passe jamais au-dessus de la tête des plus jeunes, tout un chacun peut en profiter à son propre niveau, dans une parfaite balance de fun et d'ambiance.
De plus, l'animation remonte en qualité, et on retrouve enfin des films qui bougent et remplis de détails.
J'aime vraiment beaucoup "Basil, détective privé", aussi bien pour son rythme que pour ses personnages, mais avant tout pour son ambiance sombre mais à la fois tellement Disney. Tout ce que "Taram et le chaudron magique" aurait pu être.