Ma position sur ce film, c'est qu'au delà de son look irrémédiablement repoussant, il demeure une véritable expérience de comic-book sur grand écran, avec ses couleurs ultra-chatoyantes et ses décadrages torti-colis.
Le truc, c'est que quand Romero s'y essayait dans Creepshow il prenait soin de distiller ces excentricités pour que le reste du métrage ressemble à un film, et qu'on sente le parti-pris comics dans les climax-transitions de ses sketches.
Dans Batman Forever, c'est l'overdose. C'est comme si on traitait un patient dépressif avec de la cortisone, des stéroïdes et du Viagra. Ah ça pour sûr ! Fini la dépression ! Mais il va au devant de terribles ennuis...
Pour ce qui est de la relation homosexuelle Bruce-Dick, je pense qu'elle n'existe que dans les fantasmes de cinéphiles autoproclamés, et que la véritable relation homosexuelle sous-jacente du film, c'est celle entre Bruce et Alfred. Mais bon...
Maintenant, que Warner finance un film aussi expérimental et taré, c'est courageux, et le courage a payé puisque Batman Forever était le numéro un au box office de l'année aux USA ( pour le box-office total de la planète c'était Die Hard 3 ! )
Mon vrai problème avec le film, c'est que TOUS y jouent mal.
Il y a une scène symptomatique de cet état de fait, quand Jim Carrey montre ses inventions à Val Kilmer devant un obscur figurant qui désapprouve la moindre de ses élucubrations. Le figurant joue mal le mec-qui-fait-non-de-la-tête devant Jim Carrey qui joue mal le fou-furieux-qui-gesticule-parce-que-ça-fait-fou-furieux sous le regard de Val Kilmer qui se demande manifestement ce qu'il fout là.
Et ça, on a beau essayer de s'en défendre, ça passe vraiment pas.