Dix ans ont passé. Batman a vieilli. Il a raccroché la cape. Le crime ne cesse de croitre à Gotham. Bruce Wayne voit ainsi l’œuvre du Batman peu à peu s’effriter sous ses yeux le renvoyant à ses échecs et à son histoire.
Le général de Gaulle a écrit : « la vieillesse est un naufrage ». Wayne est en plein naufrage. Il ressasse les évènements passés et demeure hanté par le Batman qu’il a construit. Il voit son univers, sa ville et sa vie qui s’écroulent : Gordon va prendre sa retraite, les super-vilains ont laissé la place à des mutants punks et des délinquants sans philosophie, qui terrorisent la population. Batman n’est alors plus qu’un vieux souvenir ou une légende qui survit dans les esprits… Un soir, face à la violence de sa ville, devant son écran de télévision, le Batman revient.
Cette scène est révélatrice, saisissante. Elle rappelle quelque part la situation que tout un chacun vit devant son écran. A l’indignation bienpensante qui se refuse à accepter la barbarie mais qui n’agit pas, Wayne choisit de combattre ses vieux démons et affronter le monde.
Dans cet épisode animé, on retrouve ainsi un Batman, sombre, très sombre. Le réalisme est puissant. La violence est réelle, brutale. Les scènes d’action sont fortes. On a le sentiment que tout change, tout bouge, tout se transforme, même le Batman. Il y a une rupture avec l’image du justicier de Gotham, moral, droit, solitaire, qui est quelques fois soulignée maladroitement par les séances de télévision…
Si les partis pris sont intéressants et que la technique narrative est indubitablement soignée, propre, on appréciera particulièrement les références à d’autres œuvres. On appréciera également le rythme et le design soigné mais pas exceptionnel de ce film. Ce premier volet pose les bases élégantes du deuxième sans laisser un souvenir impérissable pour son scénario.
A voir donc