En apparence, le film est grandiose. Son budget faramineux, sa campagne de pub détonante, ses acteurs et son équipe de production dont les noms sont reconnus. Tout présage un film d'envergure dont le slogan est "Le combat du siècle !", rien que ça. Même si nous ne sommes qu'en 2016...


Malheureusement, une fois la surface grattée, les soucis apparaissent par pack de six. Laissons de coté les fans qui se battront pour savoir qui de Batman ou de Superman est le plus fort, laissons aussi celui qui va découvrir des personnages emblématiques. Non, ici le soucis est qu'on est pris pour des buses, qui que nous sommes, en discernant un illogisme entre réalisation et scénario.


Les dialogues ne sont qu'en grande majorité des enchainements de discours à porté philosophique, entre à peu près tout les personnages. Tout amène à une phrase ou à un discours sur la place d'un Dieu parmi les hommes, sa toute grande puissance et le surhomme d'une part, puis les valeurs de la démocratie d'autres parts... Des thèmes complexes, certainement, et que nous autres, les spectateurs, allons frénétiquement étudier, point par point, dans des débats sans fin sur les réseaux sociaux. Le film cherche t-il à développer une multitude de théories à la mords-moi-le-nœud ? Car au final il ne nous apporte aucune réponse. Evidemment, puisque c'est nous qui allons les apporter ! Et Lex Luthor qui finit presque par parodier ces grandes phrases grandiloquentes, puisqu'il ne sait plus quoi dire lors d'un discours à base de "Mon père disait que...", "Il fut un temps où l'humanité...".
Et c'est malheureusement à peu près tout au niveau des dialogues, car le moindre "Bonjour, ça va ?" amène forcément à cette philosophie de comptoir. Et n'oublions pas les plans séquences remplies de symboles : Le jeune Bruce s'envolant au milieu des chauve-souris, ou bien celle du papa de Clark qui assemble un tas de cailloux sans cohérence directe avec son discours. Après tout, c'est comme un rêve, on ne comprend pas tout dans un rêve, et c'est tant mieux, cela donne raison au scénariste du film qui visiblement ne comprend pas non plus ou il veut en venir. C'est pas bien grave après tout, les critiques s'en chargeront !


Mais si encore ce n'était que de la philosophie estampillé Bac+8. Si encore on gardait cet aspect jusqu'à la fin du film, on lui donnerait presque raison. Mais ce serait oublier cet illogisme avec les plans séquences.


Prenons par exemple, cette scène où Batman pose un capteur sur un camion. Il est difficile de l'ignorer car la caméra fait d'abord un quasi 360° autour de Batman, alors debout sur une grue, avec un décors plutôt intéressant à regarder. C'est magnifique, la scène en question est inoubliable et rappelle quelques unes des meilleures scènes du comics. Très bien, pour l'instant nous comprenons que ce capteur est bel et bien sur ce camion, et Batman va le suivre. Quelques séquences suivantes, (dont une course poursuite où on ne voit absolument rien, vu de la noirceur du film et sa fumée environnante), nous retrouvons le capteur en question. Cette scène dure un certain moment, peut-être une quinzaine de secondes. Elle nous rappelle que le capteur est bien là, puisqu'il clignote tellement qu'on se demanderait comment les méchants ne l'ont pas aperçu. Ainsi, on sait que Batman va bientôt arriver. Certes, mais est-ce vraiment utile ? La première séquence apparaît si importante qu'on ne peut l'oublier. Et par la suite, on comprend tout à fait ce qu'il va se passer. Et c'est là tout le problème de cette scène. Si on comprend ce qu'il va se passer, alors avons-nous besoin de ce gros plan sur ce capteur ? Pourquoi ne passerait-on pas directement à l'apparition du Batman ? Nous perdons un temps fou et ennuyeux sur quelque chose que nous avons très bien compris depuis environ 10 à 15 minutes.


C'est là un exemple parmi de nombreux autres où nous autres, les spectateurs, sommes pris pour des idiots. Et c'est finalement paradoxal si on compare des séquences visuelles de ce type, à des dialogues d'une très grande intensité philosophique à la Nietzsche ou bien Descartes et que sais-je encore... D'un coté, nous avons des dialogues qui amènent très souvent à des sujets complexes, et à l'opposé, un jeu visuel d'une facilité déconcertante. Autres exemples : Le coup de téléphone pour signaler que le bâtiment va s'écrouler et qu'il faut vite évacuer. Ici, même le personnage dans l'immeuble est pris pour un idiot. Celle encore où Superman arrive enfin à dire qu'il faut sauver sa mère, alors qu'il aurait très bien pu le dire dès le début en quelques mots. Mais ce serait dommage de se priver d'un combat du siècle ! C'est tout simplement illogique...


C'est une fois encore le même défaut que je retrouve dans un film de Snyder, après un Man of Steel que je trouve tout aussi absurde. Et cela va sans dire que j'espérais une explication d'envergure à propos du merdier que Superman nous à offert à la fin du premier film. Des explications qui sont finalement parties en fumée.

Ryuurei
3
Écrit par

Créée

le 24 mars 2016

Critique lue 528 fois

3 j'aime

Ryuurei

Écrit par

Critique lue 528 fois

3

D'autres avis sur Batman v Superman : L'Aube de la Justice

Batman v Superman : L'Aube de la Justice
Kelemvor
4

Que quelqu'un égorge David S. Goyer svp, pour le bien-être des futures adaptations DC Comics !

Qu'on se le dise, Man of Steel était une vraie purge. L'enfant gibbeux et perclus du blockbuster hollywoodien des années 2000 qui sacrifie l'inventivité, la narrativité et la verve épique sur l'autel...

le 25 mars 2016

116 j'aime

35

Du même critique

Doraemon
Ryuurei
5

Les meilleurs épisodes de Doraemon !

Je fais le point sur les épisodes qui m'ont marqués d'une manière ou d'une autre. Et peut-être que ça peut servir de guide pour ceux qui n'ont pas le temps de voir +1700 épisodes, huhu. (J'espère...

le 26 août 2016

3 j'aime

1

Batman v Superman : L'Aube de la Justice
Ryuurei
3

Philosophie de comptoir et réalisation maladroite

En apparence, le film est grandiose. Son budget faramineux, sa campagne de pub détonante, ses acteurs et son équipe de production dont les noms sont reconnus. Tout présage un film d'envergure dont le...

le 24 mars 2016

3 j'aime