La première rencontre entre les deux plus grands super-héros de tous temps remonte à 1945. Et chose étonnante, ce n’était pas dans un comics, mais à la radio. Le Kryptonien y sauvait Robin de la noyade, avant de porter secours au Chevalier Noir, prisonnier dans une statue de cire. Chez Snyder, l’ambiance est moins friendly puisque les deux veulent se foutre sur la gueule, et ce dès leur première rencontre. Mais « Batman VS Superman » est un leurre et ne décrit pas l’opposition (qui aurait pu être fascinante) entre les deux héros. Non, cela n’est qu’un prétexte pour introduire La Ligue des Justiciers, qui sortira le 15 novembre 2017.


Finalement et malgré tout le battage médiatique autour de ce mastodonte hollywoodien, il n’y a pas grand-chose à dire de ce Batman VS Superman. Stérile, cet épisode survient moins de quatre ans après The Dark Knight Rises. Un grain de sable pour la légende masquée, qui se répète et n’a clairement rien à dire. Comment reconstruire un mythe qui est encore dans la tête de millions de fans après seulement si peu de temps ? Trop pressés, les studios livrent une œuvre qu’on oubliera très vite, à l’image des opus de Schumacher qui ont suivi le travail de Burton dans les années 90.


Déjà avec Man of Steel, l’influence sombre de Nolan était déjà bien trop présente. Superman/Cavill n’était rien de plus qu’une pâle copie de Batman/Bale, la caricature d’une ombre de lui-même. Bis répétita avec cette confrontation, à l’écriture fade et sans enjeu. Le problème ne vient pas de l’âge de Ben Affleck. Mettre en scène un Chevalier Noir désabusé qui ferait une rétrospective de sa carrière de détective pouvait être en effet révolutionnaire. Mais il n’en est rien, l’ancien Daredevil est trop carré, trop froid tandis qu’il semble avoir mis son humanité (et son génie) au placard. Quant à Lex Luthor, le jeu excessif d’Eisenberg dessert son protagoniste. Trop de mimiques, trop de m’as-tu-vu, où l’acteur l’emporte sur son personnage.


Bref, le réalisateur de la meilleure adaptation cinématographique de comics (le chef-d’œuvre Watchmen) déçoit une nouvelle fois en cédant au business hollywoodien. Produire plus pour faire plus de bénéfices. Concurrencer la machine Marvel en développant de nouvelles licences. Mais dans cette guerre sans fin, le seul perdant sera le spectateur.


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Hugo_Harnois_Kr
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le 12 mai 2016

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Hugo Harnois

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