"C'est Hunger Games en mieux. Voilà. Au Revoir..."

Attention, spoiler à foison

Bon ben c'est fait. J'ai critiqué ce film. Comment ça, c'est du plagiat d'une réplique du Fossoyeur ? Attendez-je vérifie. Ah oui c'est bien ça. Du coup, je fais quoi ? Je critique le film. Bah j'ai rien à dire. C'est un excellent film c'est tout. Quoique.

Le conte : entre caricature et génie

Déjà on va lister les défauts que tous les certains vont balancer :

• c'est trop violents pour les enfants !

  
  

  Oui. Mec c'est le principe et le propos du film. On est dans un film où une classe est choisie afin qu'ils s’entre-tuent dans un japon fictif. Allez défauts suivant :




• Les personnages sont caricaturaux !

Ben oui mec. C'est voulu. Sauf que dans ce contexte la caricature sert à la fois le propos du film en plus d'être un poil gênant. Gênant vu que les acteurs parfois surjouent beaucoup leur personnage. Mais cela va dans la mesure où les personnages sont envoyé dans leur expressions la plus simple afin de bien les exploiter et les emmener dans une nouvelle direction. Le fait qu'il soit une adaptation d'un seinen renforce le sentiment d'identification et le renvoie à cet esprit justement. Avec Shûya Nanahara (Tatsuya Fujiwara. Que vous connaissez tous comme étant le Light Yagami de la version japonaise de Death Note) qui est l'archétype même du héro de shonen et est un minimum plus travaillé et développé que ses camarades. C'est un garçon perdu dans cette guerre que ce livre les membres de sa classe. L'autre héroïne à savoir Noriko (Aki Maeda) qui est sa love interest et a un lien père / fille avec le meilleur personnage du film Kitano ! Oui c'est du génie de camper le professeur Kitano par Takeshi Kitano (si vous connaissez le personnage vous savez de quoi je parle). D'ailleurs, il s'agit d'un professeur à la fois désabusé par ses élèves mais aussi par ce système dont il sent évidemment l'impasse. Tout le long il oscille entre le professeur sadique et intransigeant mais aussi le protecteur paternaliste (surtout envers Noriko) et sa fin est assez logique vu le contexte. Il voulait sauver Noriko car il estimait qu'elle était la seule digne d'être sauver. Autre personnage assez intéressant étant Kawada (Tarō Yamamoto) , le survivant d'un précédent jeu qui est ici bien traité et meurtrie par sa participation au Battle Royale. Il est conscient qu'il est un pion et qu'il devra jouer selon ses règles.

Les autres personnages étant archétypaux mais ils sont suffisamment développés pour qu'on puisse bien les suivre.

Kazuo Kiriyama (Masanobu Ando surnommé le Johnny Depp japonais...parce que pourquoi pas. C'est mieux que d'entendre que Kev Adams est le Tom Cruise Français. Oui vous pouvez rigoler) est le sadique élève introduit volontairement comme Kawada afin de "pimenter le jeu". Et il est comme on le pensait : Dur cruel et à un net avantage face aux élèves qui se battent pour la première fois.

Mitsuko Sôma (Kō Shibasaki qui est apparue dans le 47 Ronin avec Keanu Reeves) est la garce du film. Sans pitié, mesquine, capable de toutes les bassesses pour survivre et bien magnifier avec la mise en scène qui accentue son coté effrayante. Soit dit en passant elle finit très mal

Le trio Yutaka Seto, Keita Iijima et Shinji Mimura qui sont le trio d'amis qui veulent s'entraider afin de pouvoir s'en sortir et un peu plus ingénieux que les autres.

Yuka Nakagawa, Chisato Matsui, Haruka Tanizawa, Satomi Noda et Yukie Utsumi, le groupe d'amie qui au départ voulaient aider Shuya mais à cause de la peur et la méfiance de Yuka, elles se sont toutes entre-tuées. Yuka la survivante s'est suicidée.

Je ne vais pas tous les détailler car il y en a décidément trop mais sachez que le film arrive à exploiter chaque personnalité de manière précise afin qu'on se pose la question, que ferions - nous à leur place. Et nous avons nos réponses. Certains vont se prendre au jeu par instinct de survie, d'autres vont préférer s'entraider, d'autres encore se révolter dès le départ et enfin, ceux qui décideront d'abandonner (assez restrictifs que se sont au bout d'un moment que les couples qui le font). Shuya le héro en souvenir de son père choisira la survie pour lui et Noriko. Sinon, il y a le professeur au début qui sera tuer dès le départ à cause de son opposition au jeu.

Assasination Classroom 10 ans auparavant avec une pointe d'Highlander

L'histoire est une classe sélectionnée par les autorités qui sont lâchés contre leur gré dans une île afin de s’entre-tuer suivant une loi en réponse à la délinquance juvénile. Ce film malgré son concept aussi fou que génial arrive à parler non seulement de la question de survie, mais aussi au relation enfants/adultes. Il n'y a pas de gentil ou de méchant à proprement parler (mise à part 2 ou 3) mais des victimes collatérales d'une loi extrême qui pourrait rendre fou n'importe qui (comme spécifié dans l'introduction avec la survivante du précédent jeu). Au niveau de la réalisation qui possède pas mal de bonnes idées, un montage impeccable , une ambiance de film de survie horrifique et une esthétique vraiment crasse font de ce film un vrai bijou de réalisation. Et la musique...comment l'expliquer : ici. Voilà. Bref, mis à part certains personnages vraiment clichés, je n'ai rien d'autres à rajouter. Si ce n'est que pourquoi ce film est Hunger Games en mieux ? D'une part on va être clair. Hunger Games n'est pas une mauvaise saga et ok Gary Ross et Francis Lawrence ne sont pas les réalisateurs du siècle. Surtout que Battle Royale malgré le concept identique ne raconte pas la même chose qu'Hunger Games , ni de la même manière. Ce qui fait la supériorité de Battle Royale est qu'au delà de son coté fondateur et de son statut culte, est que lui prend le temps de traiter intelligemment tout son concept et de montrer vraiment la cruauté du jeu, là où Hunger Games a généralement pris soin de suggérer le jeu , le coté reality-show qui l'entoure et son héroïne présentée comme la sauveuse de la manière la plus édulcorée et plate possible. Ce qui rend la saga bien moins pertinente dans son propos et passe partout alors que Battle Royale est plus viscérale dans tout ce qu'il a fait. L'autre avantage est de montrer du début à la fin le Battle Royale. Mais bon au niveau de l'opposition enfant/ adulte ça reste mieux que Darkest Minds.

Le film ultime de Fukasaku

Dernier film complet de Kinji Fukasaku, Battle Royale est un film culte qui ne fait absolument pas de cadeau et vraiment déconseillé aux - 16 ans. Un immanquable qui s'affranchi presque de son statut de teen movie pour livrer un film de survie assez intelligent et terriblement efficace. A voir et à revoir.