Beast Cops
6.9
Beast Cops

Film de Dante Lam et Gordon Chan (1998)

Entre deux punchlines bien grasses et quelques mises en garde sur le danger du sexe sans petit capuchon, les machettes parviennent à se tailler la part du lion à l’occasion d’un dernier quart d’heure festival qui fait la part belle à la charcuterie bien saignante. Beast Cops c’est vis ma vie de flic pourri qui tente de remettre les pendules à l’heure, condamné par ma bonhommie naturelle à danser sans grâce sur un câble instable qui sépare pauvreté intègre et richesse véreuse.


Anthony Wong déroule, ballerine frigide un peu gauche chaussée d’un masque à grimaces particulièrement stimulant, qui parvient non sans mal à déposer le triple axel double piqué alors que le pied d’appel était souffrant au moment de l’impulsion.


Après une grosse heure de présentation un peu hasardeuse qui prend les allures d’un sketch policier mi-comique mi-poisseux dans les bas fonds d’un Hong Kong tombé aux mains de bandits peu scrupuleux, Dante Lam et Gordon Chan se rappellent qu’ils ont pour tâche de livrer un polar nerveux. Une poursuite bien vive en Hummer plus tard, les armes blanches investissent le cadre, la caméra se libère. Enfin nourrie en cocaïne, elle livre la marchandise, avec énergie, jusqu’à la tombée du rideau final.


Il ne faudra chercher ni cohérence, ni tenue dans Beast Cops; bien triste sera celui qui ne saura se rassasier de sa fraîcheur, celle qui lui permet de jongler avec une seule et même constante : un humour qui ne retombe jamais. Même lorsque les têtes tombent, que la violence se fait sèche, il n’est jamais question pour les deux trublions aux commandes de la jouer trop sérieux.


Un équilibre particulier qui peut surprendre, voire agacer, mais qui, bizarrement, fonctionne plutôt bien. Sans être la petite pépite insolente espérée, Beast Cops est un polar énervé qui parvient à retomber sur ses pattes en botant furieusement le cul de l’ennui furtivement apparu en première intention en appelant le métal à sectionner violemment toute chair se trouvant sur leur passage.


De quoi rappeler —toute proportion gardée j’entends— les meilleures heures du polar HK hardboiled. Personnellement, ça me file la patate.

oso
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le 27 juin 2016

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oso

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