J'ai découvert Ari Aster avec Midsommar et j'avais hâte de le revoir à l'oeuvre dans un film dont la bande-annonce laissait présager un délire surréaliste mêlant comédie sous acide et drame psychologique sur le deuil. Au final, le film m'a offert ce qu'il avait promis en enchaînant des séquences absolument folles, tantôt bizarres, drôles ou dérangeantes. C'est un film à découvrir sans trop en savoir, pour se laisser porter sans vraiment savoir où le film veut nous emmener ni comment ça va se terminer.
Le problème, c'est qu'il nous y emmène en prenant beaucoup de détours, pendant 3h qui m'en ont paru au moins 4. Je n'ai pourtant rien contre les films d'une telle durée, au contraire. Encore récemment, Scorsese, Villeneuve ou Nolan n'ont eu aucun mal à me tenir en haleine sans que je voie le temps passer. Beau is Afraid, en revanche, remet régulièrement son histoire à zéro et me semble avoir au moins un arc de trop (probablement le second, avec Grace et Roger) sans lequel le film fonctionnerait tout aussi bien. Je me sentais un peu usé vers la fin et n'ai pas profité pleinement du dernier tiers où tout se dénoue, et qui contient pas mal de moments fantastiques.
Malgré cela, le film fait preuve d'une telle folie et d'une telle radicalité dans sa présentation et sa mise en scène qu'on a envie de tout lui pardonner, et que je ne pourrai que le recommander chaudement à tout amateur de cinéma couillu qui sort des clous et propose quelque chose de différent.
C'est aussi ce genre de film qui décante très bien dans les jours qui suivent, et continue à susciter beaucoup de questions et interprétations, car toutes les scènes ont une teneur métaphorique qui n’est pas toujours évidente. Si j'en suis sorti un peu mitigé à cause de ses problèmes de rythme, j'ai finalement beaucoup apprécié l'expérience dans son ensemble, y compris les discussions qui en découlent.