Jonathan Milott et Cary Murnion aiment bien les enfants (enfin tout est relatif) ; après avoir transformé les gosses d'une école en zombies hargneux dans le sympathique Cooties en 2014 , les deux réalisateurs confrontent cette cette fois ci une gamine de 13 ans à une petite bande de taulards violents fraîchement échappés de prison. Une sorte de Home Alone version méchant survival qui sans être extraordinaire glisse un peu de piment dans sa trame plutôt rectiligne.


Becky c'est donc une pré-adolescente de 13 ans qui semble faire constamment la gueule depuis que sa mère est morte et ce n'est pas un week-end à la campagne avec la nouvelle petite amie de son père qui va lui rebooster le morale. Lorsque 4 détenus emmenés par un leader néonazi fraîchement évadés de prison débarquent à la recherche d'une mystérieuse clef la jeune fille va pouvoir s'énerver pour de bon et même considérablement extérioriser sa rage.


Becky est un petit film plutôt réussi pour lequel il ne faudra toutefois pas trop chercher la petite bête ni jouer au jeu de quelques incohérences propre à son script. Il faudra donc accepter le concept même du film qui est de voir quatre gros durs endurcis se faire botter le cul par une frêle bien que teigneuse petite gamine et donc ne pas trop se poser de questions sur les différentes stratégies un peu foireuse mises en place pour la combattre. Si Becky s'articule sur une trame assez classique de home invasion, le film a la bonne idée de réserver quelques zones d'ombres plus mystérieuses comme l'utilité de cette fameuse clef et de mettre en scène quelques personnages plus nuancés comme Apex (Robert Maillet) une sorte de géant brut de décoffrage totalement hanté par ses crimes passés. Mais le principal point fort du film est incontestablement de gommer tout l'aspect malin et innocent de cette gamine qui finira même par s'adonner avec un zèle un peu excessif à ses désirs de vengeance et l'expression de sa colère froide au point d'en faire un personnage bien plus sombre et ambigüe qu'il ne semble l'être au départ. C'est la jeune actrice Lulu Wilson qui incarne Becky avec beaucoup de force et de charisme donnant la sensation de voir un personnage assez typique du cinéma indépendant américain plongé corps et âme dans une série B horrifique. Quant au gros méchant de service il est incarné avec conviction par Kevin James qui s'offre un rôle à contre emploi de nazillon barbu, lui qui est bien plus habitué généralement aux rôles de gros nounours sympathique notamment dans les comédies de la bande à Adam Sandler. L'antagonisme direct entre les deux personnages est joliment monté en pression par le montage du film, notamment lors de l'exposition des deux caractères et lorsque les deux se parlent au talkie walkie avec un joli effet de travelling latéral qui donne la sensation qu'ils sont de plus en plus proche jusqu'à être côte à côte.


Joliment mis en scène, porté par une bande originale qui donne au film une belle atmosphère, plus que correctement interprété , Becky ne souffre au final que d'un script qui manque un peu de profondeur même si le fait de faire de sa jeune héroïne un personnage trouble et loin d'être totalement innocent est au final assez culoté.

freddyK
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le 11 avr. 2021

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