Comédie canine efficace

Halala ! Ce bon vieux Beethoven ! Comment ne pas craquer ? Ce film de 1992 était certainement l’un des premiers que j’ai vus de ma vie, en tout cas c’était l’un de mes classiques préférés étant enfant. Je le connais par cœur et je me demande comment j’ai fait pour ne pas défoncer la bande de la VHS tellement je l’ai usé.

Comédie culte, Beethoven joue sur la corde sensible en nous racontant les mésaventures d’un saint-bernard, qui ne peut laisser personne indifférent en dépit de la pauvreté abyssale d’un scénario facile et convenu à souhait.

Il faut dire que, revus depuis notre époque, les défauts nous sautent aux yeux. Les scènes ne sont pas toujours crédibles, la famille Newton semble trop souvent confrontée à des voyous et des méchants (le perfide vétérinaire, et ses deux idiots d’acolytes, le couple de businessmans malhonnêtes, les enfants qui maltraitent Ted), on évite les cambrioleurs qui tombent dans les pièges dressés par Beethoven, on se demande comment. Certaines scènes sont peu crédibles, en raison, surtout, d’un manque de gravité que l’on doit à la dimension comédie familiale de l’œuvre. Pour autant, cette ambiance dénote avec certains éléments de l’histoire, le fait par exemple que le vétérinaire souhaite faire exploser la tête de Beethoven avec un prototype de balle de revolver (franchement, ce n’était pas la peine de faire une intrigue si cruelle si la tension dramatique ne suit pas).

Les acteurs ne sont pas toujours très bons. Un constat aggravé par la paresse d’un doublage français, franchement paresseux.

Heureusement, l’humour efficace rattrape le coup, avec des scènes devenues culte, comme lorsque l’agent Mulder de la série X-Files et la maman de The Middle, ici partenaire à l’écran, sont trainés dans toute la rue au bout de la laisse du saint-bernard. Le film ne manque pas d’émotion, avec des séquences de profonde tendresse à l’égard du chien, qui réchauffe toujours les cœurs.

Je ne me rappelais pas que Charles Grodin était si vieux dans ce film (dans mon souvenir c’était un papa jeune, mais il n’a pas loin de 55 ans à cette époque, et avec le recul, ça se voit). Cette habitude du cinéma américain de présenter des familles dont le père a toujours au moins 20 ans de plus que sa bonne femme est un peu exaspérante. Bref, c’est un détail, puisque lorsque j’étais enfant je n’y ai vu que du feu. Pour être tout à fait honneur, j’ai toujours eu un peu de mal à prendre le personnage en empathie. Et pourtant, je reconnais que sa définition et son évolution sont honorables. C’est, bien sûr, le rôle le plus intéressant, et le plus touchant, du film, mais je n’apprécie pas ce que dégage l’acteur. Le reste de la tribu à l’écran est sympathique, mais ne fait pas de miracle.

La vraie star du film est ce chien, et c’est copains à quatre pattes, qui je l’espère n’auront pas trop souffert du tournage (ouais, ouais, on connait les travers de telles productions).

Au final, le film est simplement divertissant. Évidemment, il est facile dans son déroulement, mais son concept est parfaitement efficace. En d’autres mots, c’est une comédie canine réussie, mais ce n’est pas non plus le film de la décennie, en dépit de l’immense amour populaire qu’on lui témoigne.