Adam et Barbara viennent d’emménager dans leur nouvelle maison. Mais, lors d’une simple course en ville, ils se tuent en voiture. Ils reviennent chez eux sous forme de fantômes et découvrent le monde délirant de l’au-delà. Plus grave, une nouvelle famille emménage dans leur maison. Le couple de défunts fait alors appel à un être qui prétend chasser les vivants.
Tim Burton n’est plus à présenter et Beetlejuice est son premier grand succès. Ce film, outre son originalité, définit l'esthétique de cet artiste. Il a par ailleurs lancé la carrière de la plupart de ses acteurs.
L’histoire de Beetlejuice est délirante par essence : des fantômes qui cherchent à virer des vivants pour pouvoir hanter leur maison en paix. Les défunts découvrent le monde farfelu de l’au-delà, notamment son administration absurde. Le méchant est un bouffon et les personnages rivalisent de stupidité ; c’est succulent. Visuellement, les effets spéciaux utilisent le meilleur du latex et du maquillage. Si l’animation du serpent des sables est vieillotte, les masques ainsi que les marionnettes sont sublimes. Enfin, la musique endiablée de Danny Elfman entrecoupée de calypso indolent contribue à cette sarabande effrénée.
Les acteurs sont particulièrement à l’aise dans leur rôle. Le couple Alec Baldwin - Geena Davis est parfait de candeur tandis que la toute jeune Winona (elle a 17 ans à l’époque) campe une gothique plus vraie que nature. Les parents toxiques sont très bien interprétés par Jeffrey Jones et la furieuse Catherine O’Hara. Mais la palme revient à l’extraordinaire Michael Keaton, stupéfiant de bouffonnerie perverse. C’est d’autant plus spectaculaire que, l’année suivante, il endosse le rôle de Batman avec un jeu complètement opposé.
BeetleJuice est une référence de la comédie horrifique et caractérise le style de Tim Burton qui restera tout au long de sa carrière. C’est un film hilarant pour qui aime l’absurde et ne se formalise pas de fantômes plus ou moins bien intentionnés. À voir et à revoir.