La gloire du péplum

Adapté du célèbre roman du Général Lewis Wallace, il constitue sans doute un des plus marquants du genre péplum. A Jérusalem, deux amis d'enfance, Judah Ben-Hur et Messala, se retrouvent. Le premier issu d'une riche famille juive, le second, un tribun Romain tout juste promu commandant de la garnison romaine en Judée. Accusé sans enquête ni procès d'un attentat sur le gouverneur Valerius Gratus, Judah est envoyé aux galères où il sauvera la vie du proconsul Quntus Arrius lors d'une naumachie. Devenu riche, il part affronter Messala lors d'une immense course de chars en Judée, qu'il gagne et où Messala trouvera la mort, avant de retourner dans son pays pour retrouver sa mère et sa sœur atteintes de la lèpre. Par le même temps, Jésus les guérira avant de mourir sur la croix.

C'est un film aux moyens monumentaux. Il aura fallut plus de deux ans pour la pré-production seulement. Un effort colossal qui montre la vraie valeur des péplums de l'époque. On a rarement vu autant d'autres moyens déployés pour des films d'un autre genre. Près de 400,000 figurants, plus de 400 rôles parlants, six mois d'entraînement rien que pour la scène de course de chars, plus de 50,000 costumes portés et 300 sites réalisés. Malgré tout ça, ce film a une mauvaise réputation. Peut être parce qu'il a couté trop cher.

la rencontre entre Judah et Messala est très convaincante et annonce l'enjeu du destin de Judah, sans être cliché à la fois, car il y'en vraiment aucun dans ce film. Ce film joue juste sans se soucier de reproduire des états d'âmes qui complaisent à un public ciblé. Heston fait preuve de beaucoup de réalisme, même si il a du mal à jouer à cause de son accent. En revanche Boyd joue parfaitement le rôle de l'ambitieux politicien sans scrupule. Sa meilleure scène, sans doute la plus douloureuse, est celle qui suit sa défaite à la course de char, qui le rendra paraplégique. Boyd convainc, par son aigreur, par son ambition, par sa honte lorsqu'il croise de nouveau Judah, et son dépit au moment où il est battu. Il laissera une forte impression.

Que dire aussi, de la confrontation entre Judah et sa mère et sa soeur, atteintes de la lèpre. Toute la tristesse qui frappe Judah, qui ne peut que s'effondrer mais par son amour et sa loyauté, refuse d'abandonner les siennes, alors que du côté des femmes, c'est la tragédie et la condamnation à une vie en huit-clos dans une grotte glauque. C'est sans doute, un des plus forts moments du cinéma, joué parfaitement bien, sans surjouer le drame.

Ben-Hur c'est pas seulement du spectacle à couper le souffle, c'est aussi une trame d'amour, de trahison et de pardon. Même si la fin ne fait que s'inscrire dans toutes les autres scènes déjà faites de la crucifixion du Christ (les tonnerres et les vents), peu importe, car le film est déjà réussit. Le film est déjà réussit lors de la réalisation de Judah lors du jugement final du Christ et la délivrance qu'il accorde à lui et à ses proches. Ce film est un voyage.