Grenouilles de bénitier venimeuses

Haaaa Benedetta, te remercierai-je jamais assez d'avoir été le premier film que j'ai revu au cinéma après leur ré-ouverture ?

Tu n'étais peut-être pas le meilleur film de l'année, mais te voir sur grand écran m'a rappelé à quel point la salle compte. Et je pense que c'est lié à certains partis pris du film.

Tout est frontal dans Benedetta. Paul Verhoeven ne s'encombre pas d'une mise en scène subtile (contrairement à Elle par exemple, où les jeux de regard, le montage jouent avec le spectateur pour mieux manipuler l'information). Il montre ici tout de la même manière : rêves, discussions, prières... Et dans un film où assez vite on nous explique que le 2nd degré a abandonné le navire, il ne reste que l'image pour décider ce qu'on croit. Ce que Benedetta voit (incarnée par Virgine Efira, que j'ai adorée dans le film), on le voit comme elle : Jésus, la peste, les corps nus, tout.

Or, toute l'idée du film, ça reste la manipulation (on est chez Verhoeven quand même). J'ai donc adoré me perdre dans ces images, questionner et gouter à la réalité dont Benedetta fait l'expérience et suivre ce thriller erotico-ecclésiastique jusqu'à son apothéose que j'ai trouvé d'anthologie.